BLAS DE ROBLES, ENTRE ZAFON ET JULES VERNES.
Le Tour des Livres.
C’est un roman fleuve, baroque, étrange, un tsunami litttéraire, à la fois savant et populaire, qui nous entraine autour du monde et dans les profondeurs de notre âme que nous propose Jean-Marie Blas de Robles avec « L’île du Point Nemo », publié chez Zulma. Dans un style qui se réclame du XIXe siècle, d’Eugène Sue et de Jules Vernes, l’auteur nous fait partager l’enquête de Holmes et de son ami, le dandy opiomane Martial Canterel, à la poursuite d’un fabuleux diamant volé en Ecosse, par le criminel enjambeur No. Amoureux du Périgord (où il a enchanté le public de ses conférences), Blas de Robles situe à La-Roque-Gageac, l’usine du tabaculteur Arnaud Meneste, où les cigares sont fabriqués, comme à Cuba, sous la lecture des romans populaires de Victor Hugo. Ce voyage avec le transsibérien est aussi un voyage en littérature, dans la veine du Barcelonais Zafon, un lieu où la vie, l’aventure et la lecture se confondent.
Chez Albin-Michel, « La Dévoration » de Nicolas d’Estienne d’Orves est également un roman baroque et surprenant. « Je suis chez moi dans le carnage. Mes livres sont des meurtres. Le mal est ma respiration ». Voilà dix ans que Nicolas Sève publie des romans violents, qui explorent les arcanes du Mal. Judith, son éditrice, le pousse à changer de style, à découvrir en lui ce qui justifie ses sujets de prédilection. En se lançant sur la piste de Motimoto, le Japonais cannibale, le héros va apprendre à assumer ses fantasmes … et sa mémoire.
L’Espagnol Arturo Pérez-Reverte nous plonge dans l’univers des graffitis et des artistes de la nuit, avec « La patience du franc-tireur », chez Seuil. Alejandra Varela, la narratrice , cherche à retrouver le mystérieux Snipes pour lui proposer une très officielle exposition. Mais l’auteur des graffitis muraux signés d’un viseur est un être étrange, qui fuit la société et mène son art comme une guérilla urbaine. Alejandra va se retrouver prisonnière d’un jeu redoutable, au fur et à mesure de l’avancée de sa quête.
Chez Robert Laffont, Cédric Tranchon publie ses souvenirs de chef de la Patrouille de France dans « Les secrets d’un leader ». Sous-titré « Dans les coulisses de la Patrouille de France », l’ouvrage nous fait découvrir un métier, une carrière, une passion, mais aussi l’univers très technique de l’aviation de voltige.
L’Américain Anthony Marra nous propose, avec « Une constellation de phénomènes vitaux », publié chez Jean-Claude Lattès, un premier roman bouleversant que le New York Times a qualifié de « Guerre et Paix du XXIe siècle ». En Tchétchénie, Havaa, une fillette de huit ans, voit les soldats russes emmener son père. Akhmed, son voisin, prend la décision de se réfugier ave la fillette dans un hôpital abandonné où opère Sonja, une chirurgienne russe. Pendant cinq jours, l’univers de ces individus qui devraient être ennemis va basculer.
Chez Grasset, Gilles Martin-Chauffier nous fait découvrir le destin peu ordinaire d’une femme libre dans « La femme qui dit non ». En 1938, Magda fait escale en Bretagne, dans l’Ile-aux-Moines. Elle épouse Blaise, mais lorsque son mari part à Londres à l’appel du général de Gaulle, elle refuse de le suivre et fait de Mathias, l’ami de Blaise, son amant et le père de son enfant prétendu légitime. Le trio ami et amoureux traversera la guerre, la déportation, l’épuration et la fin de l’empire colonial français, en croisant, au hasard de ses pérégrinations, la lâcheté et l’opportunisme des hommes, mais aussi leur tendresse et leur bonté.
JEAN-LUC AUBARBIER.
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CONFERENCE AU BUGUE, sur la franc-maçonnerie, le 23 janvier 2015.