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by • 8 décembre 2016 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 9 décembre 2016.2417

ESSOR SARLADAIS du 9 décembre 2016.

 

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LA DAME D’AQUITAINE.

Le Tour des Livres.

 

Nouvelle venue dans le paysage littéraire périgourdin, la Ribéracoise Jacquie Béal publie, chez City éditions, « La Dame d’Aquitaine ». Dans ce Périgord du Grand Siècle, Altaïre de Claviérac est une jeune femme atypique. Elevée dans une grande liberté, loin des règles de bienséance de la noblesse, elle ne veut pas admettre la situation inférieure que lui réserve son sexe et se rêve chevalier. Après les violences de la Fronde et la mort de ses parents, elle se voit contrainte d’intégrer un couvent pour y apprendre les bonnes manières, sous la tutelle d’un oncle autoritaire. Puis, comme il est d’usage, on lui impose un mariage. La rebelle va-t-elle se soumettre ? Altaïre est prête à tout pour recouvrer sa liberté et conquérir son bonheur. «  Le destin d’une femme de caractère dans un siècle d’hommes », prévient son éditeur. On ne pouvait mieux dire.

C’est dans les Landes, en 1900 que nous transporte Jean-Paul Malaval dans son roman « Les Larmes de la pinède », publié chez Calmann-Lévy. Les grandes familles se disputent la propriété de ces arbres plantés quelques décennies plus tôt, et dont on exploite la résine avant le bois. Josée Forteguy, jeune et séduisante veuve, attire toutes les attentions : celui qui l’épousera doublera son capital bois. La jeune femme éconduit Hector Marinzacq, riche propriétaire, avide et brutal, qui complote pour réduire les salaires des gemmeurs. Elle-même gère son domaine avec bienveillance. Mais la révolte gronde parmi les ouvriers de la résine qui menacent de laisser pourrir sur pied la récolte. Le leader anarchiste Jean Crocq lève l’étendard de la grève. Et le mystère plane sur les origines de la belle Espagnole. Un très bon roman de terroir.

L’Ecossais Philip Kerr quitte le domaine de la seconde guerre mondiale pour celui du football dans « La Main de Dieu », publié au Masque. Son nouveau héros, Scott Manson, entraineur diplômé du club de London City, mène ses enquêtes avec force et vigueur. Lors d’un match à Athènes, contre l’Olympiakos, le buteur vedette du club londonien s’effondre. Accident ou règlement de compte ? Philip Kerr dénoue les intrigues du football international, un monde où le vice et la violence sont maîtres du jeu.

Chez Quai Voltaire, l’Italienne Nadia Terranova revient sur les années de plomb qui ont assombries son pays avec « Les Années à rebours ». Dans la Messine des années 70, Aurora et Giovanni se rencontrent en fac de philo. Elle est timide, dominée par un père fasciste ; il est libre et gauchiste. Ils ne tardent pas à se marier. Giovanni est attiré par l’action des Brigades Rouges qui ensanglantent le pays, mais il n’est qu’un révolutionnaire raté. Il sombre dans la drogue, tandis qu’Aurora élève seule leur fille Mara. Cette dernière constitue bientôt leur seul trait d’union. L’histoire d’un couple banal, sur fond d’histoire italienne.

Chez Buchet-Chastel, Sophie Van der Linden publie « De terre et de mer ». Au début du XXe siècle, sur une île de Bretagne, Henri, un jeune artiste, rend visite à Youna, la femme qu’il aime et qui s’est détournée de lui. L’action se déroule sur 24 heures et, comme dans un tableau chinois, il séjourne dans un paysage magique, à la fois au-dedans et au-dehors. « Dans la peinture chinoise, le spectateur n’est pas extérieur au tableau, il est au contraire plongé dans un paysage qui est une composition de différents lointains. On n’observe pas le paysage, on s’y promène, on y voisine. »

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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