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by • 7 mars 2014 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 7 mars 20142447

Essor Sarladais du 7 mars 2014

ALCHIMIE ET MEDECINE.

Le Tour des Livres.

 

Sur fond de guerre de Religion, Viviane Moore nous propose un thriller passionnant avec « La femme sans tête », paru chez 10X18. En 1572, lorsqu’éclate la Saint-Barthélemy, Théophraste Le Noir et sa famille échappent de peu à la mort. Pourtant il n’est pas huguenot, mais ses recherches alchimiques ont tout pout inquiéter. Conscient qu’une force obscure et puissante en veut à sa vie, il cloitre sa fille Sybille dans leur maison et poursuit ses recherches. Ce n’est pas faire de l’or qui l’intéresse, mais découvrir le secret de la vie pour mieux soigner ses frères humains. Déguisée en garçon, Sybille l’aide dans l’étude des textes de Paracelse. A l’extérieur, dans le monde, les orgies du prince François, frère du roi, laisse chaque jour des cadavres de prostituées atrocement mutilées. Jean de Moncel, commissaire au Châtelet, ne peut enquêter librement sur l’activité de si nobles personnes. Lorsque Tassine, une jeune prostituée soignée par Théophraste est retrouvée décapitée, l’alchimiste est aussitôt dénoncé comme un suppôt du diable.

C’est un ouvrage ambitieux que nous propose le romancier israélien Nir Baram, avec « Le jeu des circonstances », publié chez Robert Laffont. Dans ce roman tout en nuances et humanisme, nous suivons le parcours parallèle, entre 1938 et 1942, de Thomas et d’Alexandra. A Berlin, Thomas, qui travaille pour une société américaine, ne rêve que de réussite sociale. Quand il doit se mettre au service des Nazis, cela ne lui pose aucun problème. A Leningrad, la jeune Alexandra écoute les conversations de ses parents, dont les amis intellectuels, sont arrêtés par la police de Staline. Pour sauver ses frères et sœurs, elle n’hésite pas à dénoncer ses parents. Puis elle se pique au jeu… L’ouvrage montre l’action des mythes sur les individus, qui finissent par servir un système pour lequel ils n’éprouvent aucune sympathie à l’origine.

Chez le même éditeur, c’est un véritable « journal d’Anne Franck soviétique » qui nous est proposé avec « Le Journal de Léna ». Le 22 mai 1941, lorsque débute le blocus nazi, une jeune fille de seize ans, Léna Moukhina, commence à tenir son journal. On y découvre un témoignage unique sur les horreurs de la guerre, les combats meurtriers, la famine qui ravage la population, sur la vie quotidienne des assiégés dont un million va mourir en un an. Le journal, qui s’interrompt brusquement le 25 mai 1942, a été authentifié par les historiens et les éditeurs ont retrouvé la trace de Léna. Survivant à la guerre, elle est morte en 1991.

C’est une autre guerre, celle de 14 – 18, que décrit le belge Xavier Hanotte avec « Derrière la colline », publié chez Belfond. Ecrit à la première personne, c’est le récit d’un soldat britannique engagé dans la bataille de la Somme. L’ouvrage mêle harmonieusement les détails vrais, les envolées poétiques, le réalisme impitoyable et le vertige onirique. L’individu, avec se rêves, ses amours déçues, ses espoirs, y est broyé par la machine-guerre, lointaine et omniprésente. Le roman est préfacé par Philippe Claudel, l’auteur des « âmes grises ».

C’est encore une autre guerre, plus pacifique celle-là, dont nous parle Yves Viollier, avec « Les deux écoles », publié chez Robert Laffont. En 1984, en France, éclate des manifestations pour défendre l’école libre. Pour le vieux Chrysostome Lhermite, cela évoque d’autres combats, autrefois, sur le même sujet. La guerre des écoles déclenchée en 1905,  se rallume en 1937, lorsque le fils de Chrysostome est blessé par une pierre lancée par le fils de son ami Louis. Deux amis inséparables, qui avaient su surmonter les querelles politiques et religieuses dans une Vendée toujours au bord de l’insurrection, se retrouvent plongés dans des luttes ancestrales. En 1984, Michel Sardou chantait « j’ai fait les deux écoles ». Aujourd’hui, Yves Viollier nous propose une leçon d’espérance et de tolérance sur un sujet toujours d’actualité.

 

                                                                 JEAN-LUC  AUBARBIER.

couv nir baram

Le Tour des Livres du 7 mars 2014.

 

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