Olivier Merle nous propose un roman préhistorique porteur d’un bel enseignement, avec « Au crépuscule de Neandertal », publié chez de Fallois. Il y a 40.000 ans, deux espèces humaines cohabitaient en Europe : l’homo sapiens sapiens (ou Cro Magnon) et l’homme de Neandertal. Dhour, jeune chasseur Cro-Magnon, doit subir une épreuve initiatique : partir chasser le félin géant. Mais la montagne où vit le fauve est habitée par des êtres que sa tribu considère comme des animaux : les hommes sans front. La société des Cro Magnon repose essentiellement sur le rapport de force et la conquête. En chemin, Dhour rencontre Mirha, une jeune femme chassée de sa tribu après l’assassinat de son père. Puis le couple, attaqué par un ours, est secouru par Roarg, un Neandertal qui parle leur langue. Ce ‘Quasimodo’ au grand cœur se révèle un être non-violent et plein de sagesse, bref : un humain beaucoup plus humain que les Cro Magnon. C’est un peuple fatigué, à la pensée lente, mais qui refuse la confrontation et dont la religion est beaucoup plus élaborée que celle de leurs condisciples humains. Dhour découvre que l’on peut apprendre d’un autre peuple et aussi lui apporter une nouvelle connaissance. Il va devoir lutter contre les siens, et contre sa propre nature, pour empêcher que ses nouveaux amis soient exterminés. Une belle réflexion sur le racisme.
C’est sur un ton beaucoup plus humoristique de Pascal Leroy et Marylène Patou-Mathis publient chez NIL « Madame de Neandertal, journal intime ». Ce roman traite aussi de la rencontre entre Neandertal et Cro Magnon. Les Neandertal y sont également pacifistes et fornicateurs, et très adaptés à la nature. Les préhistoriens s’interrogent toujours sur ce qu’a pu être la rencontre entre les deux espèces.
Restons dans notre région, mais en 1905 cette fois, avec « Là où coule une rivière » de Louis-Olivier Vitté, publié chez Calmann-Lévy. Après « La rivière Espérance » de Christian Signol, l’auteur nous entraine dans l’univers aventureux des gabarriers. Jean a bien du mal à joindre les deux bouts, entre l’exploitation de sa maigre mine de charbon et l’élevage de quelques brebis. Pour soigner son épouse malade, il décide de conduire son propre bateau sur les eaux tumultueuses de la Dordogne. Sa décision n’est pas du goût des gros propriétaires de gabarres, qui vont tout faire pour l’empêcher de naviguer.
Mais l’amour peut arranger bien des choses.
Chez le même éditeur, Georges-Patrick Gleize nous propose « Pas plus tard que l’aurore », un beau roman sur les suites de la guerre de 14-18. Devenu amnésique, surnommé Charles Marre, un soldat est capturé à Verdun par les Allemands et remis aux autorités françaises. En 1919, Jeanne Pujol, institutrice en Ariège, finit par admettre la mort de son époux, porté disparu. En juin 1940, suite à un accident de voiture, Charles retrouve soudain la mémoire : n’était-il pas instituteur en Ariège ?
Au Rocher, dans la collection dirigée par Vladimir Fédorovski, Pascal Marmet nous propose « Le roman du café ». Fidèle à l’esprit de la collection, et à son premier ouvrage, « Le roman du parfum », l’auteur nous fait découvrir l’histoire de cette boisson aujourd’hui si commune, comme s’il s’agissait d’une aventure. Et s’en est bien une que de parcourir le monde, du Brésil au Costa-Rica et du Vietnam en Côte d’ivoire, à la recherche des meilleurs crus de ce divin breuvage.
Les éditions Autrement nous proposent une série d’atlas thématiques du monde moderne, afin de mieux comprendre les enjeux de notre société. Amaël Cattaruzza présente un tour du monde géopolitique avec son « Atlas des guerres et des conflits ». Anne-Laure Dupont se consacre à la religion musulmane, ses lieux, ses pratiques et son idéologie, dans son « Atlas de l’islam ». Un « Atlas géopolitique d’Israël » vient également de sortir dans la même collection, sous la plume de Frédéric Encel.
Essor Sarladais du 30 avril 2014 Article suivant
PAGE N° 166 été 2014.