LE RETOUR DE MARCAS.
Le Tourd des Livres.
Le commissaire franc-maçon Antoine Marcas est de retour dans nos librairies ; Eric Giacometti et Jacques Ravenne ont même donné son nom « Marcas », à leur nouvel opus paru chez Jean-Claude Lattès. L’ouvrage nous interroge sur le Mal, le Mal sur un plan initiatique. Le Mal n’a pas d’âge. On plonge dans le ventre de l’Histoire, dans ses pires moments : la croisade contre les cathares, la peste, la Révolution. Une malédiction semble s’attacher au château périgourdin de Castelrouge (en qui on reconnait aisément Castelnaud). Le fantôme de sa châtelaine Alix de Turenne semble l’habiter. Mais l’intrigue se déplace de nos jours. Un jeune président de la République (lui aussi parfaitement identifiable) doit recevoir le Cinquième Rituel. Il aimerait savoir de quoi il s’agit ; il n’est pas le seul. Le Mal rôde, avec des mauvais flics et des mauvais maçons. Un dignitaire du Grand Orient est assassiné au siège de l’obédience, après avoir livré une partie du fameux rituel. Aidé par la commissaire Alice Grier, Marcas enquête. Il doit partir pour la Russie où se trouve peut-être le reste du secret. Un thriller à dévorer sans modération.
Pour un coup d’essai, c’est un coup de maitre. Le premier roman de Céline de Roany, publié aux Presses de la Cité, se classe d’emblai parmi les grands. « Les Beaux Mensonges » nous conduisent à Nantes (cité natale de l’auteure) où vient d’être mutée la capitaine Céleste Ibar, après une brutale agression. Mise à l’écart pour avoir frappée un collègue, elle se voit confier l’enquête sur le suicide d’une riche bourgeoise. L’affaire banale se transforme en labyrinthe d’énigmes. La victime, la douce et parfaite Anne Arnotte, va se révéler bien loin de sa réputation de pauvre petite fille riche très pieuse. Réseau échangiste, femmes maltraitées, voyous et escrocs sont au rendez-vous. Un thriller très innovant, où se croisent une sensualité sans limite, une violence extrême et des fulgurances mystiques. On attend avec impatience la suite des aventures de la solitaire Céleste.
Avec « Aliénés », son troisième roman, paru chez Plon, Fabrice Papillon nous offre, lui aussi, un thriller d’une grande originalité. Un astronaute américain est retrouvé éventré à l’intérieur de la capsule spatiale, tandis que le reste de l’équipage dort. Le même jour, à Lyon, on retrouve le cadavre éviscéré d’un biologiste américain dans un réseau souterrain. Très vite, le commandant Louise Vernay rapproche les deux affaires. Comment a-t-on pu tuer un homme à 400 km de la Terre, et un autre, à trente mètres sous terre ? Un étonnant jésuite, directeur de l’observatoire du Vatican, pourrait bien détenir la clé de l’énigme. S’agit-il d’aliens, d’êtres extra-terrestres ?
Harlan Coben n’a pas son pareil pour manier le suspense. Dans « Gagner n’est pas jouer », paru chez Belfond, son héros, Win Lockwood, est rattrapé par son passé. On vient de découvrir, près du cadavre d’un vieux clochard, des objets de valeurs appartenant à ce riche héritier qui consacre son temps aux enquêtes privées. Vingt ans auparavant, sa cousine Patricia avait été enlevée, puis sauvée de justesse. Win se trouve également mêlé à un cold case, un acte terroriste commis dans les années 70. Quel lien entre ces affaires ? Win est bien décidé à faire lui-même justice.
Jean-Luc Aubarbier.
DINER LITTERAIRE PARIS 9 novembre 2021. Article suivant
Essor Sarladais du 12 novembre 2021.