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by • 2 mars 2023 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 3 mars 2022.1238

Essor Sarladais du 3 mars 2022.

STUPEUR.

Le Tour des Livres.

    Décédé en 2018, Aharon Appelfeld est un des grands écrivains du XX° siècle. Les éditions de l’Olivier poursuivent la traduction de son œuvre, rédigée en hébreu, avec « La Stupeur ». En 1941, l’Ukraine vient de subir une invasion : celle des troupes d’Adolf Hitler. Iréna, une paysanne, découvre depuis sa fenêtre une famille juive, ses voisins, à genoux devant un gendarme. Elle fait ce qu’elle peut pour éviter le massacre, en vain. En la frappant de stupeur, cette scène agit sur elle comme une révélation. Elle fuit ce monde livré à la monstruosité nazie, elle fuit son mari brutal qui la viole chaque jour, elle fuit la maladie qui ravage sa région. Toutes les souffrances sont une. « Parce que Jésus était juif, c’est lui qu’on assassine lorsqu’on s’attaque aux Juifs », répète-t-elle, comme un prêche, de village en village. Les femmes, plus que les hommes, accueillent son message. Un roman construit selon les principes de la Kabbale, une philosophie juive qui s’applique aussi bien au christianisme.

Avec « D’Audace et de Liberté », publié aux Escales, Akli Tadjer nous propose la suite « D’Amour et de Guerre » où Adam, un jeune berbère est contraint de s’engager dans les troupes françaises en 1940. La guerre est terminée ; notre héros se retrouve dans une France où s’affrontent les partisans de l’indépendance de l’Algérie. Elvire, la femme qu’il aime, part pour Jérusalem : Israël vient de naître. Il la suit et découvre les souffrances multiples. Sa mémoire se ravive …

Chez le même éditeur,  l’Américaine Meg Waite Clayton publie « Dernier train pour Londres », son premier roman adapté de faits réels. En 1936, à Vienne, les nazis ne sont encore que des brutes lointaines, mais le piège de l’Anschluss se referme sur les Juifs autrichiens. Truus Wijsmuller, une Hollandaise décide d’évacuer autant d’enfants juifs qu’elle le peut et de leur trouver de nouveaux foyers dans des pays d’accueil. Elle n’hésite pas à négocier avec Eichmann pour sauver des centaines d’enfants.  

Premier roman également pour Clara Benador chez Gallimard avec « Les Petites Amoureuses ». En 1941, Lola est sa famille vivent à Vienne, en Isère. Ils sont juifs et pour sauver leurs vies, ils gagnent Casablanca, au Maroc, où les lois de Vichy ne s’appliquent pas. Lola y fait la connaissance de Shéhérazade, une adolescente marocaine. Une amitié amoureuse les rassemble, avec la force et l’inconscience de l’adolescence. Un tableau surprenant de Casablanca pendant la guerre, ville des expatriés.

                                                                 Jean-Luc  Aubarbier.

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