SECRETS DE PROVINCE.
Le Tour des Livres.
Avec son dernier roman, « Ceux d’en haut », paru aux Presses de La Cité, le Corrézien Gilbert Bordes nous entraine dans un petit hameau perdu sur le plateau des Millevaches. Manilhac-le-haut, c’est là que Laurent Lerault, peintre autrefois connu, mais à présent ravagé par l’alcool, a trouvé refuge. C’est là qu’il a trouvé une seconde vie et qu’il a pu renaître à son art. Mais un beau soir de décembre, en quittant le bistrot pour rentrer chez lui, à 500 mètres, il a brusquement disparu. Inquiète, sa fille Fanny, qui travaille dans l’édition à Paris, se rend dans cette région qu’elle ne connait que sous le riant soleil d’été. Les gendarmes, prévenus, n’ont rien trouvé. Il est parti en laissant sa chienne et un rendez-vous de chasse. Fanny, elle-même blessée après une cruelle rupture, va découvrir peu à peu la vie dans ce hameau, ces habitants qui n’ont jamais tout à fait adopté cet étranger débarqué chez eux. Au milieu des sapins, à l’abri des ruines du château fort, les histoires et les secrets des uns et des autres vont se révéler. Un superbe roman empli d’une belle humanité.
C’est à Royan, au début des Années Folles, que nous entraine Corinne Javelaud avec son roman « La Dame de la Villa Saphir »sorti en poche chez de Borée. Jeune et séduisante veuve, Anaïs Gersaud chasse sa mélancolie dans les bras d’un peintre américain. Elle vient d’hériter du vignoble familial, à Cognac, et s’interroge sur la mort de son mari. Un douloureux secret semble planer sur ce vignoble, et sur ceux qui l’ont exploité. La réponse se trouve peut-être de l’autre côté de l’Atlantique, dans cette Amérique encore sous le coup de la prohibition. Un long et dangereux périple pour Anaïs qui va devoir quitter la douce résidence de la villa Saphir, pour se lancer en quête de la vérité.
Rédemption et reconstruction sont au cœur du roman « La Fille d’Omaha Beach » que Geneviève Senger fait paraitre aux Presses de la Cité. A Caen, en 1945, la fin de la guerre est un cauchemar pour Claire. Sa mère a péri lors d’un bombardement, son père, résistant, a été fusillé par l’occupant et son fiancé, Lucas, est mort en camp de concentration. Un jour, elle pénètre par accident sur une plage que les soldats allemands prisonniers sont contraints de déminer. Elle se retrouve, paralysée de peur, au milieu d’une zone dangereuse. Joachim, un Allemand, la sauve et tombe éperdument amoureux. Mais il traine un lourd passé : avant de déserter, il a commis des atrocités pour le compte des nazis. Claire résiste à l’attirance qu’elle éprouve : a-t-elle le droit d’aimer un Allemand, un criminel ?
C’est au cœur du Cantal que Sylvie Baron situe l’action de son dernier roman « Les Petits Meurtres du Mardi », paru chez Calmann-Lévy. Odile, la dynamique bibliothécaire, a créé un club de lecteurs, tous fanatiques d’Agatha Christie. Elle parvient même à réunir dans le château du village, un colloque d’experts consacré à la romancière anglaise. Très vite, il apparait que certains de ces érudits cachent des secrets, tandis que d’autres ne sont pas seulement animés par l’amour de la littérature. Au soir du premier jour, un meurtre est commis ….
Jean-Luc Aubarbier.
Salon du livre de Saint-Cirq-Souillaguet (46) le 3 juin 2023. Article suivant
Dédicaces à Sarlat, le 10 juin 2023.