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by • 25 mai 2018 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 25 mai 20181697

ESSOR SARLADAIS du 25 mai 2018

 

 

LA VERITE ATTENDRA L’AURORE.

Le Tour des Livres.

 

Akli Tadjer nous a habitué au charme de ses récits tendres, véritables contes des temps modernes. « La vérité attendra l’aurore », paru chez Jean-Claude Lattès, montre une face plus sombre, où la nostalgie s’infiltre à chaque page. Mohamed, le narrateur, est ébéniste à Paris. Son quartier part en miettes avec ses souvenirs : le vieux cinéma de son enfance est à vendre. Sa vie aussi n’est que ruines ; il n’a jamais réussi à oublié Nelly, son amour de jeunesse. Lorsqu’il la retrouve, elle a connu réussite sociale et échec familial. Le temps a passé. Mais pour Mohamed, le temps s’est arrêté quand son jeune frère, Lyes, a disparu en Algérie. Lyes, c’était le bon élève, le préféré de la mère, la promesse de sortir de la misère sociale. La mère, qui rejette la culture française, décide d’emmener ses deux fils dans son village natal, pour fêter les 20 ans de Lyes. Les deux frères sont enlevés par les Combattants de l’Islam, un groupe intégriste. Mohamed parvient à s’échapper, abandonnant son frère à une mort promise. Les parents en mourront de chagrin et la vie de Mohamed s’arrêtera. Jusqu’au jour où il décide de repartir seul au village de tous les malheurs….

Chez Gallimard, Dominique Barbéris nous propose une autre forme de nostalgie avec « L’année de L’Education sentimentale ». Elles sont trois amies qui se sont connues en fac de lettres, trente ans plus tôt. Muriel, Anne et Florence étaient inséparables… mais la vie, les métiers, les maris, les enfants, les ont séparées. Elles décident de se retrouver à Clisson, dans la maison de vacances de Muriel. Ont-elles encore grand-chose à se dire ? Toutes sont professeurs, avec des destins plus ou moins glorieux, et leurs ménages ne valent guère mieux. Alors elles parlent du passé, des copains (certains sont morts, d’autres, perdus de vue), du souvenir d’un voyage en Italie, de leurs amours de jeunesse. A la fac, elles étudiaient « L’éducation sentimentale » de Flaubert. Aujourd’hui, elles ont l’âge de Marie Arnoux, la médiocre héroïne du roman. Leurs amours valent-elles mieux que celles de Marie Arnoux, pour qui il était déjà trop tard ? Les hommes qu’elles ont aimés sont ils plus respectable que « ce crétin de Frédéric » ? Ne finit-on pas toujours par ressembler à des personnages idéalisés ?

Aux Presses de la Cité, le Corrézien Gilbert Bordes nous propose « La Belle Main », la rencontre de deux solitaires. Dans un château de Sologne, en 1965, la jeune Solène, qui veille sur les enfants des propriétaires, rencontre Paul, un luthier passionné par la musique et par son métier. Il a vingt ans de plus qu’elle et elle ne sait s’il est l’homme de sa vie ou le modèle du père qu’elle n’a pas connu. Solène a été élevée seule par sa mère, Josette. Il semble que les chemins de Paul et de Josette se soient croisés dans le passé. Ce passé, sombre et dangereux à évoquer, c’est celui de l’Occupation.

Chez le même éditeur, le Vendéen Yves Viollier vient de publier « La nuit d’après ». Après 70 ans de vie commune, Eglantine vient de perdre Joseph, son mari. Dans la nuit qui suit son décès, elle évoque leur histoire commune. Ils se sont mariés en 1945. De paysans, ils sont devenus spécialistes du bois : tonnelier, charpentier, menuisier, ébéniste. Tout en élevant leurs cinq enfants, ils ont vu les arbres prendre une grande place dans leur vie. Eglantine fait le bilan des bons et des mauvais jours…. tout en gardant au fond de son cœur la dernière promesse de Joseph.

 

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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