Le livre qui tue.
Le Tour des Livres.
Pour son entrée dans la grande maison Belfond, le Sarladais Laurent Philipparie réussit un coup de maître avec « Lectio Letalis », tout en surfant sur un domaine qu’il connait sur le bout du doigt : l’activité d’officier de police dans l’agglomération bordelaise. Flic atypique, le lieutenant Gabriel Barrias se voit chargé d’enquêter sur un meurtre particulier : celui d’un psychiatre massacré par un oiseau de proie dressé à tuer. La principale suspecte, Anna Jeanson, va vite se révéler plus victime que coupable, pour finalement aider le policier dans la traque d’une secte dangereuse. Les Symphoniens prétendent parler la langue adamique et être capable de rédiger un livre qui tue. Il est bien connu que les mots peuvent être plus dangereux que les armes. Trois personnes déjà, ont été poussées au suicide après avoir entamé la lecture d’un certain manuscrit que tous recherchent. Laurent Philipparie nous promène dans les lieux les plus sordides de la banlieue bordelaise et de la côte atlantique avant de nous révéler la clé de l’énigme. Un excellent thriller qui tient en haleine jusqu’au bout.
Changement de maison réussi également pour Jean-Christophe Portes qui abandonne pour une fois son lieutenant Dauterive et la Révolution pour nous livrer un thriller normand : « Minuit dans le jardin du manoir » aux éditions du Masque. Jeune notaire célibataire et maniaque, Denis Florin vit dans un manoir près de Villequier avec sa grand-mère. En rentrant chez lui, il découvre dans son jardin une tête humaine juchée sur un piquet. Les yeux et la bouche ont été remplacés par des pièces d’or. En se précipitant chez lui, il constate que sa grand-mère a disparu, probablement enlevée par le criminel. Il est vrai que cette dernière disposait de revenus importants, et que la tradition d’un trésor hante la mémoire familiale. C’en est trop pour le timide jeune homme, surtout quand l’ambitieux commissaire Trévidic le soupçonne de meurtre. Aidé par Nadget, une jeune journaliste qui veut découvrir le pot-aux-roses, Denis s’enfuit sur la piste du trésor de Cortès, l’implacable conquérant de l’empire aztèque.
La minuscule île de Sercq dans l’archipel anglo-normand, après avoir inspiré une aventure d’Arsène Lupin, « L’ile aux trente cercueils », sert de cadre au thriller de la Britannique Lara Dearman paru chez Robert Laffont : « L’île au ciel noir ». Sur ce minuscule bout de terre sans voiture qui abrite une poignée d’habitants, on vient de découvrir des ossements humains, tandis qu’un vieil homme est assassiné. L’inspecteur Gilbert, mandaté de Guernesey, et la journaliste Jennifer Dorey, se disputent la quête de la vérité, dans une ambiance de superstitions celtiques du plus bel effet.
De même nationalité, Robert Bryndza publie chez Belfond « Oiseau de nuit ». L’indomptable enquêtrice Erika Foster (déjà rencontrée dans « La fille sous la glace ») est appelée pour constater un crime abominable. Un médecin renommé a été retrouvé sur son lit, les poignets ligotés et un sac en plastique sur la tête. On pense à un jeu sexuel qui aurait mal tournée, mais d’autres corps sont retrouvés dans des postures identiques. Un serial killer rode.
Jean-Luc Aubarbier.
Dédicace à Périgueux, librairie Marbot-Leclerc, le 25 mai 2019 Article suivant
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