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by • 22 avril 2022 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 22 avril 2022.691

Essor Sarladais du 22 avril 2022.

A chacun sa vérité … ou son mensonge.

Le Tour des Livres.

      J’ai toujours été fasciné par le poème d’Antoine Pol, « Les Passantes » chanté par Georges Brassens. C’est une histoire semblable que nous conte Armel Job dans son dernier roman « Un père à soi », paru chez Robert Laffont. Alban et Lydie mènent une vie tranquillement bourgeoise, avec leurs enfants, Sarah et Alex et leur prospère entreprise de paysagiste. Tout commence par un coup de fil : une certaine Virginie veut rencontrer Alban. Aide-soignante, elle a reçu les dernières volontés de Michèle qui a, toute sa vie, aimée Alban. Celui-ci découvre qu’il a connu la défunte sous le nom de Carol. Ils se sont aimés une seule fois, quand le jeune homme effectuait un job d’étudiant. Puis Alban a épousé Lydie, et totalement oublié Carol. Il n’ose pas raconter cette histoire à sa femme, elle a si peu compté dans sa vie. Mais, dans les photos que lui remet Virginie, il y a celle d’une petite fille, l’enfant née de cette unique nuit d’amour.  Alban voit sa vie bouleversée, il mène son enquête qui confirme les faits. Il va devoir tout avouer à sa femme, partager son héritage, non plus en deux, mais en trois. A moins que tout cela ne soit qu’une vaste arnaque…

Avec « Isla Negra », paru chez Héloïse d’Ormesson, Jean-Paul Delfino nous propose une galerie de portraits dans une situation bloquée. Jonas, un vieil original, doit être expulsé du manoir où il réside, piqué au sommet d’une falaise dunaire. Les promoteurs et les élus se réjouissent déjà du bel ensemble immobilier qu’ils vont pouvoir y bâtir. Mais Jonas ne se laisse pas faire, il claque la porte aux huissiers et transforme Isla Negra en camp retranché. Plusieurs individus, un peu givrés, comme lui, viennent à son secours dont Gaïa, la centenaire qui tenait autrefois l’hôtel de la station. Jonas, capitaine d’un navire échoué, guette tous les jours dans sa longue-vue l’arrivée des renforts. Au milieu du jeu se dissimule un secret de famille. L’écriture de l’auteur, au style fleuri, donnant dans le populaire avec poésie, suit les mouvements du vent et de la houle.

Faut-il croire en l’amour fou ou s’engager dans le réalisme d’une vie confortable, tel est le thème du roman de Jérôme Attal, publié chez Robert Laffont « L’âge des amours égoïstes ».  Nico, le narrateur, achève ses études d’histoire de l’art. Il vit ce statut d’étudiant, festif et sans responsabilité, avec plaisir et peur : il faut bien choisir un métier, sortir de l’adolescence prolongée. Il rencontre l’insaisissable Laura, dont il tombe follement amoureux. Il se sent comme ce Van Gogh peint par Francis Bacon, le sujet de son mémoire : flou, au bord de l’abîme. Un roman d’apprentissage, à l’écriture très colorée, très picturales, où il faut choisir entre préserver ses illusions et renoncer à ses rêves. Peut-on s’engager sur une voie sans renoncer à ce que l’on est.

Chez Gallimard, Salim Bachi choisit de faire de La Havane l’héroïne de son roman « La Peau des Nuits Cubaines ». La danse, la musique rythme l’histoire de ce cinéaste, le narrateur, qui se rend à Cuba pour y tourner un documentaire. Son guide sera un Iranien en exil qui le conduit dans les lieux mal famés de cette « capitale de la douleur ». Leurs errances nocturnes les plongent dans un film noir.

                                                                  Jean-Luc  Aubarbier.

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