Le temps d’aimer de Marie-Claude Gay.
Le Tour des Livres.
Insatiable romancière d’origine périgourdine, Marie-Claude Gay publie, chez de Borée, « Ana et le temps d’aimer », deuxième volet des aventures de l’héroïne que nous avions découvert avec « Les Folles Années d’Ana », chez le même éditeur. En 1923, Ana et Léo, son mari, grand couturier, s’embarquent à Bordeaux pour le grand sud chilien. Léo veut offrir à celle qu’il aime un fabuleux voyage de noces et un retour sur la terre de ses ancêtres. La romancière brosse le tableau d’une époque, les Années Folles, avec son luxe, sa vitalité et ses célébrités. En même temps, nous marchons sur l’histoire du colonialisme et du commerce triangulaire, pas si ancien. Mais à leur retour, les nuages s’accumulent sur le couple. Ana fuit Paris et se réfugie à Bordeaux…. jusqu’au drame final : Ana est accusé de la mort de Léo.
Le romancier ariégeois Georges-Patrick Gleise nous fait lui aussi voyager dans l’espace et le temps avec « Les noisetiers du bout du monde », paru chez Calmann-Lévy. En 1912, Pierre Maurel, fils du garagiste de Lavelanet, rentre au pays après une brillante année scolaire. Il se sent fortement attaché à son lieu de naissance et à sa culture pyrénéenne. Clémence, son amie d’enfance, future institutrice, ferait pour lui une bonne épouse. Mais Pierre s’amourache de Mina, une fille facile, aux fréquentations dangereuses. Au cours d’un bal populaire, une bagarre éclate, un homme s’effondre, tué d’un coup de couteau, des témoins accusent Pierre. Mina l’aide à s’enfuir jusqu’à Saint-Jean-de-Luz où il s’embarque pour l’Amérique à bord d’un bateau de pêche. Il se jette dans le travail, avec l’idée de revenir laver son honneur. Mina découvre qu’elle est enceinte et accepte d’épouser un riche bourgeois en mal d’enfant. Lorsqu’éclate la guerre de 14, Pierre s’engage dans l’aviation américaine et rentre en France.
Chez le même éditeur, Jean-Paul Malaval nous propose « La souveraine en son domaine », second volet des « gens de Combeval ». Nous sommes en 1919 en Corrèze et le vieux Charles souhaiterait passer la direction du domaine à Reine, l’épouse de son fils ainé, Marcelin, revenu mutilé de la guerre. La jeune femme possède le caractère et les compétences, mais elle n’a pas donné d’héritier à la famille. Bastien, le fils cadet, impose alors sa fiancée, Alexandrine, sous le toit des Montagnac. Une rivalité de femmes ne tarde pas à éclater.
Aux Presses de la Cité, Gérard Georges nous propose « Lucie Lumière », le portrait, plein de vie d’une petite ‘herbe folle’ de douze ans, adoptée par une famille de cultivateurs auvergnats dans les années 60. Au son des Yéyé, la pièce rapportée fait souffler un vent de liberté sur le village, au grand dam de Roland, son grand dadais de frère et d’Edith, sa sœur, une adolescente disgracieuse. Un jour, Lucie a une révélation : elle sera écrivain.
Jean-Luc Aubarbier.
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