Des romans pour l’été.
Le Tour des Livres.
Marseille, janvier 1943. Dans la vieille ville détruite par les Allemands, une femme se cache. On la surnomme « la souris blanche » et la Gestapo la recherche. C’est ainsi que commence « Libération » un roman historique et d’aventures, signé Imogen Kealey (pseudonyme de Darby Kealey et Imogen Robertson), paru chez Jean-Claude Lattès. Inspiré d’une histoire vraie, il raconte les exploits d’une jeune Australienne, Nancy Wake, engagée dans la Résistance. Belle, intelligente, courageuse, elle a tout pour elle ; on comprend pourquoi le cinéma américain va l’adapter, avec Anne Hathaway dans le rôle. Elle échappe à ses poursuivants, mais Henri, son mari, est arrêté et torturé à sa place. Les Allemands pensent qu’il est « la souris blanche ». Partie pour Londres, elle revient sous la coupe du SOE pour mener des opérations en Auvergne. Plus elle s’engage, plus elle met les siens en danger.
Premier roman de François Eulry, paru au Cherche-Midi, « La Messe Allemande » est un huis-clos dans un oflag près de Hambourg, entre 1940 et 1944. Pour remplacer l’aumônier, malade, Joseph, le narrateur, est amené à dire la messe pour ses camarades. Cette expérience va marquer sa vie. Peu à peu, dans ce camp de prisonniers nazi, il se construit une personnalité, entre ses amis Henri, l’instituteur, et Abel, un officier. Il voue une reconnaissance sans borne à Werner, l’officier allemand qui administre l’oflag. Mensonge, vérité, sacrifice, souvenirs, doutes : Joseph reviendra régulièrement à Hambourg. Pour quelle raison ?
Le Roumain Mircea Cartarescu nous propose, aux éditions Noir sur Blanc, « Melancolia », un recueil de trois nouvelles qui forment un roman, un livre sur l’enfance et ses métamorphoses. Un enfant de cinq ans, laissé seul dans l’appartement, se persuade que sa mère l’a abandonné. Isabel et son frère Marcel s’imaginent perdus dans la forêt, au sein de leur famille. Ivan, en grandissant, doit changer de peau ; il se demande si les filles font comme lui, avant de rencontrer Dora. Obsessions, fantasmes, rites de passage, le tout brossé avec une superbe écriture, classique autant qu’envoûtante.
Chez Gallimard, Giuseppe Santoliquido (un auteur belge, comme son nom ne l’indique pas) nous offre un roman italien « L’été sans retour ». Au cours de l’été 2005, dans le village de Ravina, Chiara, quinze ans, disparait et reste introuvable, malgré les recherches. Le bourg devient le centre de l’information nationale, et la douleur des habitants, celle de tout le pays. Des années plus tard, Sandro revient sur cet épisode qui a bouleversé son existence. L’histoire d’une famille maudite, en marge de la société et l’affirmation que l’on peut se sortir de tout, à condition d’aller puiser la solution en soi-même.
Jean-Luc Aubarbier.
Salon du livre de Lanouaille, 28 août 2021. Article suivant
Essor Sarladais du 27 août 2021.