LA MERE FAIBLE.
Le Tour des Livres.
Chantre de l’autofiction, Christine Angot nous a habitués à des révélations très personnelles sur sa vie, avec un drame en toile de fond, l’inceste dont elle a été victime de la part de son père. « Un amour impossible », paru chez Flammarion, aborde le même problème sur un ton différent. L’auteure y analyse, avec un style très vivant, l’histoire de Rachel, sa mère. Fonctionnaire à Châteauroux, elle est issue d’un milieu modeste. Pierre, qui vient d’une famille bourgeoise et cultivée, refuse de l’épouser et de reconnaitre l’enfant qu’elle porte, malgré une liaison courte mais intense. Ils se sépareront, se reverrons, elle ne cessera jamais de l’aimer. Quand il acceptera de rencontrer sa fille, elle ne verra rien du drame qui se noue, malgré le changement de comportement de Christine. Sa relation complice avec sa fille en sera abimée pour toujours. Christine Angot dépeint ici une guerre sociale amoureuse dont elle a été la victime innocente.
Chez Fayard, l’Américain Ryan Gattis nous propose « Six jours », un livre choral à propos d’un autre drame social, les six jours qui ont plongé Los Angeles dans le chaos et la révolte après le massacre d’un autre innocent, Ernesto Vera, issu de la communauté latino. Entre le 29 avril et le 4 mai 1992, les gangs vont se livrer à une véritable guérilla urbaine, profitant du désordre pour piller les magasins et régler leurs comptes. Malgré le désordre apparent, l’enchainement des faits est précis comme une horloge. Après le meurtre d’Ernetso, Lupe, sa sœur, membre d’une bande de dealers, prend la parole et le flingue pour venger son frère. Mais le sang appelle le sang, et la ville abandonnée est progressivement incendiée.
Chez Gallimard, Amélie de Bourbon Parme nous propose son deuxième roman historique « Le secret de l’empereur ». En 1555, Charles Quint annonce qu’il abandonne le pouvoir et qu’il transmet la couronne à son fils Philippe II. Puis il se retire du monde, s’enferme dans un monastère en Estrémadure, épuisé par la vie trépidante et le poids des responsabilités. Il consacre les dernières années de sa vie à sa passion : les instruments de mesure du temps. Est-ce pour mieux comprendre comment l’horloge de son règne a finit par lui échapper ? Après avoir conquis l’espace et établi un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais, il ne lui reste que le temps à maitriser
Chez Belfond, c’est aussi un deuxième roman que nous propose le journaliste Renaud Santa Maria, avec « Le malheur sera ta chance ». Depuis un an que celle qu’il aimait a disparu, Augustin vient tous les jours sur sa tombe, au Père-Lachaise, dans l’espoir de recevoir un signe d’elle qu’elle lui a promis sur son lit de mort. Puis un jour, il commence à se sentir épié, suivi, entend des bruits étranges. Appel d’outre-tombe ou coup des mains d’amis secourables qui veulent lui faire comprendre que la nostalgie et le chagrin de sont pas les seuls refuges ? Une œuvre d’un romantisme esthétisant.
Chez Fleuve noir, l’Italien Andrea Camilleri nous invite à découvrir « Le sourire d’Angelica ». Le commissaire Montalbano, son héros récurrent, n’en croit pas ses yeux quand il fait la connaissance de la belle Angelica, incarnation parfaite de son idéal féminin et de ses rêves d’enfance. Trahissant Livia, sa fiancée, il se laisse aller à sa passion, sans voir, dans l’ombre, qu’une redoutable machination se met en place autour de lui. Dans une enquête qu’il croyait tranquille, la violence et la mort vont se déchaîner.
JEAN-LUC AUBARBIER.
ESSOR SARLADAIS du 25 septembre 2015. Article suivant
Biennale du livre et de la culture maçonnique de Périgueux, le 17 octobre 2015.