Incontournable Jésus.
Le Tour des Livres.
Avec « L’Homme qui ressemblait au Christ », paru chez Albin Michel, Roland Portiche nous propose un thriller historique en forme d’épopée. Un jeune noble écossais, Alister Durward, a gagné la Terre Sainte en quête de gloire. Pour son malheur, il ressemble fort à Jésus, tel qu’on l’imagine à cette époque, 1291, où le trafic de reliques est à son comble. Un redoutable trafiquant, surnommé l’Epervier, l’enlève. Il imagine de créer un faux saint suaire en faisant subir au jeune homme tous les tourments du Christ. Sa sœur Sybille, escortée par le chevalier anglais Ulysse Cameron de Bath et son écuyer Kostandin, part à sa recherche. L’affaire est particulièrement difficile, car nous sommes l’année même de la chute de Saint-Jean-d’Acre, dernière place chrétienne en Palestine. L’aide des Templiers, qui tiennent la place, ne sera pas suffisante et nos héros vont croiser d’autres peuplades : des Turcs qui déboulent d’Asie Centrale pour s’emparer de toute la région et des Mongols bouddhistes dont la reine, chrétienne, a reçu Alister en cadeau.
Avec « Jésus trois jours avant sa mort », paru chez X.O. Gilbert Bordes s’attaque au plus grand mystère de notre civilisation. Qui était véritablement celui que l’on nomme le Christ ? Dans ce roman passionnant, l’auteur choisit une version rationnelle, basée sur les Ecritures. Descendant de David, Jésus vient revendiquer le trône de roi de Judée, bien mal occupé par Hérode. Celui-ci, qui n’est pas juif, est rejeté par la population. Aussi complote-t-il pour éliminer ce Jésus venu de Galilée et dont on sait peu de choses. Les Sadducéens qui gouvernent le Temple, principale source de revenus de Jérusalem, voient aussi d’un mauvais œil l’arrivée de celui qui fréquente les pauvres, parle de justice et chasse les marchands du temple. Jésus a pour lui la population, ce peuple qu’il soigne et qu’il aime. Mais le mot de la fin, ce sont les Romains, et Pilate, leur chef, qui l’ont. Ils pourraient délaisser Hérode et choisir Jésus pour roi ; dans le fond, ils s’en lavent les mains, pourvu que la région soit tranquille. On connait la fin…
Autre approche pour Metin Arditi avec « Le Bâtard de Nazareth » paru chez Grasset. Etre enceinte sans avoir de mari, être né de façon illégitime sont les plus grands péchés pour la loi juive de l’époque. Les fautifs sont rejetés de la communauté pour dix générations. Que l’on s’en tienne à la version officielle du christianisme, ou que l’on penche pour une faute bien réelle, le résultat est le même. Marie doit élever son fils dans une légende qui efface la faute. Jésus doit affirmer son origine royale pour espérer réintégrer le groupe dont il a été exclu. Mais cette blessure originelle le portera à fréquenter, contrairement à la loi, des réprouvés, des prostituées, et à accepter pour disciples des femmes, ce qui est contraire aux coutumes.
Avec « Le défi de Jérusalem », paru chez Albin Michel, Eric-Emmanuel Schmitt relate ses deux pèlerinages en Terre Sainte. « Marcher là où tout a commencé » écrit-il dans ce livre qui est à la fois une méditation active, une affirmation de foi et un récit de voyage au combien initiatique, jusqu’à la découverte de Jérusalem la trois fois sainte.
Jean-Luc Aubarbier.
Essor Sarladais du 9 juin 2023. Article suivant
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