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by • 13 février 2025 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 14 février 2025.81

Essor Sarladais du 14 février 2025.

J’emporterai le feu.

Le Tour des Livres.

Avec « J’emporterai le feu », paru chez Gallimard, troisième tome du « Pays des autres »,  Leïla Slimani clôt les aventures de la famille Belhaj. Nous avions suivi l’installation de cette famille franco-marocaine  au moment de la décolonisation, après la guerre. Nous arrivons là à la troisième génération, sur un ton plus personnel et autobiographique, puisqu’il s’agit de la génération de Leïla Slimani elle-même. Elle est Mia, fille aînée rebelle de Medhi et Aïcha et Inès, leur cadette. Medhi est haut fonctionnaire, Aïcha médecin gynécologue. Le Maroc se modernise, se développe. Chez eux, ils vivent à l’Européenne, dans une grande liberté. Mais à l’extérieur, il faut se comporter comme un bon musulman traditionnel. Medhi déplait au pouvoir et sera emprisonné. Mia et Inès quittent le Maroc pour étudier en France et profiter d’une vie de marocaines privilégiées, mais elles emportent un peu de leur pays avec elles.  Tout comme, avant elles, Selim, le frère d’Aïcha, est partie vivre à New York, dans l’anonymat d’une grande ville et d’un pays étranger.

Avec « Les vivants et les morts, vingt ans plus tard » (Calmann-Lévy), Gérard Mordillat offre une suite aux personnages de « Les vivants et les morts », paru, justement, il y a vingt ans. Comme le premier volume, c’est un drame social, un livre de combat contre les dérives. Après la fermeture de l’usine Kos et le licenciement de tous les ouvriers, Dallas n’était jamais revenue à Raussel. Elle y retourne à l’occasion de la mort de son père.  Tout a changé : le maire est d’extrême-droite, les commerces et le cinéma ont fermé. Son couple est en crise depuis la disparition mystérieuse, il y a deux ans, de leur fille Eve. Elle vient de se séparer de Rudi. Ce décès ne serait-il pas une opportunité ? Elle se retrouve à la rue et peut occuper la maison de ses parents. Property, un entrepôt de vente en ligne, vient d’ouvrir et elle est embauchée. L’occasion de mener une double enquête : savoir ce qu’est devenue Eve, et décrypter les mystérieuses méthodes de gestion du personnel de son nouvel employeur.

Les éditions Gallimard viennent de publier deux inédits de Michel Tournier : « Les fausses fenêtres » (un court roman) et « L’invention de l’écrivain par lui-même » (des lettres adressées à Helmut Waller). Bien sûr, ce n’est pas « Le roi des Aulnes » ou « Vendredi », mais quel plaisir de redécouvrir le style d’un de mes écrivains préférés.

Les éditions de La Table Ronde, quant à elles, rendent hommage au grand romancier américain Dawn Powell (1896 – 1965), qui décrit New York, sa ville fétiche, dans « Le Café Julien », une brasserie à la française où se croisent, dans les années 40, divers spécimen de l’humanité, et « L’île joyeuse » qui décrit le monde du spectacle dans la Grosse Pomme des années 30.

                                                                 Jean-Luc Aubarbier.

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