ECRIRE EN PROVINCE.
Le Tour des Livres.
La romancière girondine Mireille Calmel a connu, très jeune, un immense succès avec « Le lit d’Aliénor ». Elle nous propose, chez XO, la fin de l’histoire de ses héros favoris, Aliénor d’Aquitaine et son fils Richard Cœur de Lion, avec « Aliénor, un dernier baiser avant le silence ». Richard est mort sous les remparts de Châlus, en Limousin. Sa compagne, la belle Eloïn Rudel, descendante de Merlin, est traquée dans la forêt de Brocéliande par les hommes de Jean Sans Terre, le nouveau roi d’Angleterre. Elle décide de confier à un parchemin destiné à ses enfants, l’histoire de leur vie tumultueuse. Avant de disparaitre, elle veut dire la vérité, seule arme qui peut protéger les siens de la férocité du souverain britannique, tandis qu’Aliénor tente une dernière fois de sauver son royaume du désordre. Cet ultime baiser avant le silence sera son testament. Une formidable fresque va voir le jour sous les yeux du lecteur, entre la riante Aquitaine et le souffle brûlant de l’Orient. Un roman historique vif et passionnant, et toujours extrêmement bien documenté.
C’est dans la région de Toulouse que le Briviste Christian Signol situe son dernier roman, publié chez Albin Michel « Nos si beaux rêves de jeunesse ». Etienne et Mélina poussent comme deux plantes sauvages sur les bords de la Garonne ; une ile déserte au milieu du fleuve leur sert de royaume. Mais l’école obligatoire les rappelle à leur devoir, et la crise économique les plonge dans le grand bain de l’âge adulte. Etienne va apprendre le métier d’imprimeur à Toulouse, tandis que Mélina devient gouvernante dans une riche famille d’industriels. 1936 sera l’année de tous les espoirs, d’une vie supposée meilleure. Mais les nuages noirs se regroupent sur l’horizon. Les enfants de la Garonne ignorent encore que le meilleur est derrière eux. Un roman tendre et grave, dédié au « vert paradis des amours enfantines ».
C’est un autre Briviste, Jean-Paul Malaval qui nous propose, chez Calmann-Lévy, « Les sœurs Querelle ». De nos jours, en Vendée, trois sœurs se retrouvent dans la villa familiale, face à la mer, pour liquider leur héritage. Leur père, un homme entouré de mystères, vient de mourir. Loïse, l’ainée est responsable dans une banque de La Rochelle ; Oriane, la cadette, travaille à Paris dans une agence publicitaire ; Dorine, la benjamine, est comédienne. Elles vont s’affronter selon la nature des relations qu’elles entretenaient avec leur père. Faut-il vendre ou conserver la villa ? Un vieux coffre découvert dans le grenier pourrait révéler bien des secrets.
Périgourdine réfugié à Montpellier, Adeline Yzac nous propose, chez Souny, « Une vie en jachère ». Antoine Mazelaygue, un agriculteur sans histoire, disparait en plein hiver de sa propriété périgourdine. Personne ne comprend ce geste et les rumeurs les plus folles courent : meurtre, enlèvement. Avant de partir, il a confié à un voisin : je ne vais pas tarder à partir chercher mon rêve. La gendarmerie est sur les dents, mais pour Elina, sa voisine, lui porter secours est une affaire d’honneur. Elle part seule, sur les traces de l’homme, à travers un paysage transfiguré par la neige. Elle ne dispose que de cinq jours pour lever le voile sur le mystère, mais elle pressent qu’il lui en faudra beaucoup plus pour débusquer une vérité aussi surprenante qu’inattendue. Un beau roman très travaillé sur la forme, comme d’habitude chez cette auteure.
La Briviste Régine Laprade nous invite à découvrir son dernier roman, publié aux Monédières, « Destin falsifié ». Odile a du s’opposer à ses parents, artisans aisés, pour épouser Antoine, un simple cantonnier. L’amour qu’il partage ne peut empêcher le drame social. Odile ne peut s’empêcher d’humilier en permanence Martial, qui répond par la violence. L’alcool qui s’introduit dans le couple comme un esprit malveillant, n’arrange rien. Leurs quatre enfants vont supporter le spectacle incessant de leurs disputes. Dévorée d’ambition, avide de reconnaissance, Odile progresse dans son métier. Lorsqu’elle annonce qu’elle a gagné une grosse somme au loto, elle commence à mener la grande vie. Mais faut-il la croire ?
JEAN –LUC AUBARBIER.
ESSOR SARLADAIS du 6 novembre 2015 Article suivant
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