LES ANNEES FOLLES DE MARIE-CLAUDE GAY.
Le Tour des Livres.
La romancière de Brive (mais périgourdine de cœur) Marie-Claude Gay nous revient avec un gros roman sur un beau destin de femme : « Les folles années d’Anna », paru chez de Borée. Issue d’une famille basque immigrée en Argentine, Ana vit à Ushuaïa, en Terre de feu, en cette année 1918 où le monde va changer. Abandonnée par sa mère, l’adolescente rêve de voyage. L’agression dont elle est victime la décide à prendre le large. Un cargo mixte l’emmène au Havre d’où elle gagne Paris pour épanouir son don inné pour la couture. Il n’est pas facile pour une jeune fille solitaire de percer dans ce milieu, pourtant en plein essor dans ces années d’après-guerre. Mais la rencontre avec un grand couturier va lui ouvrir le monde du luxe où elle va se révéler. Un roman en forme de saga qui nous fait découvrir le tout Paris des années folles.
Le Corrézien Jean-Paul Malaval choisit la Bretagne des années 2000 pour son dernier roman « Adelaïde au bord de la falaise », paru chez Calmann-Lévy. Gaspard, architecte toulousain en pleine crise de couple, découvre, sur la presqu’ile de Crozon, une petite fille égarée et muette. Elle est confiée à un foyer à Brest, en attendant qu’on la réclame. Lui-même enfant de l’assistance publique, Gaspard mène sa propre enquête et découvre la disparition tragique de la mère de l’enfant, et une vérité terrible. Un roman qui se lit comme un thriller.
Autre Corrézien chez le même éditeur, Louis-Olivier Vitté nous propose « La dame des Vignes-Hautes ». En 1946, Johanna vit avec ses beaux-parents dans une ferme au-dessus de la Dordogne. Elle attend le retour de son mari, prisonnier de guerre en Allemagne. Ils ont été obligés, pour survivre, de vendre leurs meilleures terres. Johanna voudrait relancer la production de vin, en cultivant une vieille vigne. Un homme se propose de l’aider, il est viticulteur et devient très vite indispensable. Johanna tombe amoureuse, quand une lettre annonce le retour du mari.
Chez City, Martial Maury nous propose une étrange et véridique histoire, intitulée « Le Fils perdu ». Olivier découvre une photo de sa grand-mère dans un vieux magazine. Elle aurait été une actrice connue dans les années 40. Pourquoi ce passé mystérieux que personne n’évoque dans le village périgourdin où elle a vécu ? Olivier mène l’enquête sur sa propre famille. Dans les années 1900, Lili, une jeune femme de la haute société bordelaise, avait déshonoré les siens. Chassée par son père, elle avait changé de nom, refait sa vie avec un officier de marine. Le jeune homme va découvrir l’étrange liaison de son ancêtre avec un célèbre acteur d’Hollywood.
Double publication pour la Corrézienne Régine Laprade. « Identités », paru aux Monédières, raconte l’histoire de quatre soldats français engagés dans les combats pour la libération de leur pays. L’un est zouave, originaire de Saint-Léonard-de-Noblat, un autre est spahi, originaire de Mont-de-Marsan, M’bark est un goumier marocain et le propre père de la narratrice appartient à un régiment de tirailleurs. Un document fort sur une époque qui modèle le monde d’aujourd’hui. En poche, aux éditions du Désir, Régine Laprade fait paraître « La Lumière de Désiré », biographie romancée d’un peintre amoureux de la nature, au début du XX° siècle. Le roman nous conduit jusqu’à l’atelier dommois de Lucien de Maleville.
JEAN-LUC AUBARBIER.
ESSOR SARLADAIS du 3 novembre 2017. Article suivant
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