Contes cruels.
Le Tour des Livres.
Spécialiste des héros ordinaires et des drames touchant monsieur et madame tout-le-monde, Armel Job nous livre une sorte de conte cruel, dans son dernier roman « Une drôle de fille », paru chez Robert Laffont. A la fin des années 50, les Borj mènent une existence heureuse dans la boulangerie familiale. Seule ombre au tableau : la disparition de Rodolphe, père de Ruben, résistant arrêté et mort en camp de concentration. Lorsque madame Vandelamalle leur propose de prendre pour apprentie la jeune Josée, Ruben et Gilda hésitent à s’encombrer d’une fille légèrement handicapée et épileptique. Mais on ne peut rien refuser à madame Vandelamalle qui a connu le père de Ruben en camp. Josée découvre son talent : elle chante merveilleusement, au point d’éclipser Astrid, la fille Borj, au sein de la chorale. La jalousie fait son nid dans la maison : Astrid ne supporte pas que Josée soit invitée par la reine et elle non. Gilda soupçonne Ruben de chercher à séduire Josée. Un terrible secret couve : Josée est la fille de Rodolphe, certes héros, mais aussi redoutable prédateur sexuel.
Le Danois Jussi Adler-Olsen est devenu un incontournable auteur de thriller. Les éditions Albin Michel publient son premier et déjà excellent roman « L’unité Alphabet ». Aviateurs dans la R.A.F et amis d’enfance, James et Bryan sont abattus au cours d’une mission de reconnaissance au dessus de l’Allemagne. Pour éviter la prison, ils se réfugient dans un train qui ramène des blessés du front de l’Est et prennent la place de deux officiers S.S. Se faisant passer pour fous, ils sont enfermés dans un hôpital psychiatrique où l’on se livre à des expériences sur les malades, tout en tentant de découvrir les simulateurs. Tout comme les deux Anglais, quatre tueurs dangereux se cachent dans la clinique. Bryan parvient à s’échapper avant que l’hôpital ne soit bombardé. Après la guerre, en 1972, il revient en Allemagne et tente de retrouver la trace de James qu’il croit mort. Les quatre assassins, eux, sont toujours là, bien vivants et riches de leurs forfaits.
Chez le même éditeur, Baptiste Gourden publie son premier roman « Remington ». A vingt ans, celle que l’on surnomme Remington est en cavale, un pistolet Beretta dans son sac. Elle a perdu la mémoire et ne sait plus ce qu’elle a fait. Elle croise la route de Fédor, un vieil homme solitaire. Elle veut gagner l’Italie ; il lui propose de l’emmener dans sa 2CV. La vérité ne va pas résister aux kilomètres qui défilent. Mais, est-ce une bonne chose ?
Chez Denoël, Sandrine Colette, auteure confirmée de thrillers, publie « Juste après la vague ». Après un terrible tsunami provoqué par l’éruption d’un volcan, toute la petite ile a été engloutie… Sauf la maison où vivent Pata, son épouse Madie et leurs neuf enfants. Ils sont entourés par l’océan en furie, sans espoir de secours. Pata décide de gagner en barque la terre la plus proche : il faut douze jours de navigation. Mais le bateau ne peut pas embarquer tout le monde. Madie refuse de choisir parmi ses enfants. Pata le fait. Il embarque les deux plus grands, qui peuvent ramer, et les quatre plus petits qui ne peuvent se passer de leur mère. Les trois du milieu : Louie, Perrine et Noé, attendront les secours, avec un peu de nourriture. Louie, le plus débrouillard, se demande pourquoi ils ont été choisis… ou sacrifiés.
Jean-Luc Aubarbier.
Salon du livre La Plage aux écrivains à Arcachon, les 4 et 5 mai 2019 Article suivant
Conférence Montaigne et la paix des religions, à Anglet, le 14 mai 2019