JAMES BOND EN PERIGORD.
Le Tour des Livres.
Si le plus célèbre espion de la planète, l’indémodable 007, est né sous la plume de Ian Fleming, il vient de trouver une seconde jeunesse avec le romancier britannique vivant prés de Monbazillac William Boyd. Dans « Solo », publié au Seuil, le romancier néo-périgourdin envoie James Bond, alors au sommet de sa gloire (nous sommes en 1969), mettre fin à la guerre civile qui déchire un petit pays d’Afrique. Malgré le soutient de la belle Grace, il échoue dans sa mission où il est même blessé. La vengeance anime désormais le cœur du plus flegmatique des espions de sa Gracieuse Majesté. Ignorant les instructions de M son patron, il s’engage en solitaire dans une folle aventure. Les intrigues géopolitiques vont-elles lui permettre de vaincre son ennemi, l’homme aux deux visages ? La presse de tarit pas d’éloge à propos de cette reprise en main du héros de Fleming. « Une brillante imitation, qui surpasse parfois l’original ». Notons que l’un des plus fameux scénaristes de James Bond, Christopher Wood, réside lui aussi dans la région, en Corrèze.
Reprenant le thème ‘si les Nazis avaient gagné la guerre’ du romancier Robert Harris et son fameux « Fatherland », C.J. Sansom, lui aussi sujet britannique, nous propose une brillante fiction avec « Dominion », publié chez Belfond. Et si Churchill avait été écarté du pouvoir en 1940 ? Nous sommes en 1952, les Nazis ont conquis toute l’Europe, à l’exception de l’URSS qui résiste encore. La Grande-Bretagne, qui a signé une paix séparée, est devenue un dominion de l’Allemagne nazie. Les Etats-Unis restent neutres et le parti nazi britannique de Mosley se rapproche du pouvoir. On vient de prendre les premières lois antisémites en Grande-Bretagne. David, qui cache sa judaïté, décide de rejoindre les premiers résistants qui se regroupent autour de Churchill. Avec Natalia, qui œuvre pour le KGB, il doit protéger un scientifique qui détient le secret d’une toute nouvelle arme : la bombe atomique et empêcher qu’elle tombe aux mains des Nazis.
Au Masque, le Britannique Richard Crompton nous propose un somptueux premier roman « L’empreinte Massaï ». Déchiré par les tensions ethniques, le Kenya est au bord de l’explosion en cette année 2007 où doivent avoir lieue les élections présidentielles. Personne ne prête attention à ce cadavre mutilé d’une jeune Massaï retrouvé dans un parc de Nairobi. On pense au meurtre d’une prostituée. Mollel, policier appartenant lui aussi au peuple Massaï, décide de pousser plus loin son enquête, en se laissant guider par son instinct guerrier. Ses découvertes, sur fond d’émeutes, vont faire sensation.
Au Cherche-Midi, Karen Perry (un nom d’auteur sous lequel se dissimulent Karen Gillece et Paul Perry), nous propose « Les Mensonges », son premier roman. La vie d’Harry et de Robin s’arrêtent le jour où leur fils de trois ans, Dillon, disparait au cours d’un tremblement de terre à Tanger, où ils vivent. Cinq ans plus tard, le couple poursuit sa vie à Dublin, sans pouvoir oublier la tragédie. Robin est enceinte, mais Harry ne peut s’empêcher de peindre inlassablement des portraits de son fils qu’il vieillit au fil des ans. Un jour, dans la rue, il croit apercevoir Dillon tenant la main d’une femme. Serait-il vivant ? Cette découverte va lézarder l’union fragile du couple. Le doute s’installe jusqu’à la sidérante conclusion de ce thriller psychologique.
Chez Robert Laffont, en collection Bouquins, Malek Chebel nous invite à parcourir « L’Erotisme arabe ». Bien loin de l’austérité barbare des islamistes radicaux, l’auteur nous dévoile des textes aussi érotiques que raffinés. « Le Kama Sutra arabe », « Le collier de la colombe », « Le jardin parfumé », jusqu’au théologique « Les cimes du savoir dans le domaine de la copulation », et la pédagogique «Instruction de l’amant en vue de la fréquentation intime de l’aimée », nous montre un des plus beaux cotés de la culture arabe, trop souvent ignoré.
Xavier Louy se revendique toujours Sarladais, et œuvre encore pour la notoriété du Périgord Noir. Au Cherche-Midi, il nous livre son optimisme quant à l’avenir de notre pays avec « Parions France ! ». Ce traité qui fait du bien à notre moral, nous montre les nombreux atouts de la France pour réussir dans le monde de demain, en particulier son immense domaine maritime, source de tous les espoirs. Le philosophe Pascal nous l’a déjà dit « qu’avons-nous à perdre à parier ? »
JEAN-LUC AUBARBIER.
PRIX FRANCE BLEUE. Article suivant
LIBRAIRIE