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by • 31 janvier 2025 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 31 janvier 2025.18

Essor Sarladais du 31 janvier 2025.

HORIZONS LOINTAINS.

Le Tours des Livres.

  C’est à une époque et dans un lieu indéterminé que nous entraine Sandrine Collette avec son magnifique roman, paru chez JC Lattès « Madelaine avant l’aube », qui a obtenu le prestigieux prix Goncourt des Lycéens. La terre y est pauvre, la vie, rude. Les paysans gagnent à peine de quoi ne pas mourir de faim et les maitres s’arrogent tous les droits. Dans le hameau des Montées, trois fermes sont habitées : Ambre et Aélis, deux sœurs jumelles, ont épousé, l’une, le bon et travailleur Eugène, l’autre l’ivrogne et brutal Léon. Dans la dernière ferme vit la vieille Rose, un peu guérisseuse, et Bran, le narrateur. Ambroisie, le maitre, est dur, mais juste, mais il passe tout à son fils, cruel et violeur. Sandrine Collette se plait à décrire ce monde immuable et dresse le portrait d’une communauté attachante, qui survit plus qu’elle n’existe vraiment, dans un paysage de montagnes et de forêts.  Quand Rose découvre dans son poulailler Madelaine, une fillette abandonnée, elle la confie à Ambre qui n’a pas d’enfant. L’arrivée de cette sauvageonne entêtée et intelligente, va bouleverser le quotidien de chacun. Ce drame rural évoque Giono, Ramuz ou Franck Bouysse. Et nous n’aurons pas l’indélicatesse de révéler qui est le narrateur.

Américain résident en France, Robert Littell nous propose, chez Flammarion, « Bronstein dans le Bronx ». Il s’agit d’une pseudo biographie de Léon Trotski, de son vrai nom Lev Bronstein, qui passe dix semaines à New York en 1917, juste avant de regagner la Russie pour y faire la Révolution. L’auteur le présente comme un juif russe émigré, un peu caricatural et ridicule, qui prétend changer le monde à grands coups de théories. Dans la grande ville américaine, il croise Boukharine et Charlie Chaplin (qu’il considère comme son double), parle de Lénine et d’un petit nouveau, Staline. La police et les services secrets  le surveillent et la gauche américaine ne comprend rien à ce qu’il dit. Si le roman est en forme de plaisanterie, n’oublions pas que tout cela finira en drame absolu : Trotski participera au massacre de la révolution bolchévik et sera assassiné sur ordre de Staline.

Le romancier russe Alexander Ilichevsky a publié chez Gallimard « Les Anarchistes », une belle fresque qui nous replonge dans la grande littérature russe, loin des délires de Vladimir Poutine. Piotr Solomine quitte le monde des affaires pour vivre à la campagne et se consacrer à la peinture. Il veut capturer sur la toile, les impressions de la nature et sa propre mélancolie.  Mais la tranquillité du créateur ne tarde pas à se fracasser quand il tombe amoureux  de la pétulante Katia. Un roman qui se déroule dans la Russie d’aujourd’hui, avec des accents que n’auraient pas renié Tolstoï, Tchékhov ou Dostoïevski.

Vivant près de Toulouse, Nour Malowé a consacré aux femmes afghanes sont roman « Le Printemps reviendra » publié chez Récamier. « Les autrefois sont des lendemains » pense Marwa, son héroïne, chirurgienne à Kaboul, après la nouvelle victoire des Talibans. Mais « ils peuvent tuer toutes les hirondelles, le printemps viendra quand même ».

                                                                          Jean-Luc Aubarbier. 

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