Sous une mauvaise étoile.
Le Tour des Livres.
Avec « Sous une mauvaise étoile » paru chez Calmann-Lévy, Jean-Paul Malaval nous entraine dans un petit village corrézien, au début des années 60. Dans une ferme isolée, Adée vit l’enfer auprès de son mari, Ferdinand, violent et alcoolique. Leur fils, Gil ne rêve que de partir tandis que leur fille, Marie, un peu simplette et dépendante, empêche sa mère de rêver à un ailleurs. Le chantier du château d’eau, qui doit conduire les habitants vers la modernité de l’eau courante, emmène de l’animation et des nouveaux visages. Parmi eux, Jost, conducteur du bulldozer, qui ne tarde pas à nouer avec Adée une relation amoureuse. Mais au plus fort de ses crises délirantes, Ferdinand a promis de tuer tous ceux qui s’approcheraient de sa femme. Jusqu’à quels excès vont porter les ravages de la passion ? Un roman choral sur une France profonde prise entre archaïsme et modernité.
Chez le même éditeur, et à peu-près à la même époque, Hélène Legrais a situé « D’une rive à l’autre ». La guerre d’Algérie, qui vient de se terminer déverse sur les quais de Port-Vendres des milliers de rapatriés. Ils ont tout perdu et leurs esprits balancent entre colère et désespoir. Emile Fuster voit avec terreur revenir dans le mas familial son ainé Robert. Ce dernier lui a laissé la ferme et l’exploitation de la vigne, avant de brillamment réussir à Oran. Enfant, Emile était écrasé par ce frère arrogant et dominateur. Maintenant qu’il est ruiné, Robert va se montrer pire qu’avant. A peine débarqué, les tensions commencent. Qu’il est dur de laisser son passé derrière soi ! L’espoir viendra de la nouvelle génération, avec Olivier, le petit-fils de Robert, qui observe avec son regard d’enfant, ce qui lui semble être une nouvelle aventure.
C’est un huis-cos sur une ile bretonne que nous propose Daniel Cario avec « Une fervente lectrice » paru aux Presses de la Cité. Devenu veuf, le romancier Alain Codier se rend sur une petite ile privée du golfe du Morbihan, dans l’espoir de réveiller sa verve créatrice en berne. Il ne tarde pas à tomber sous le charme de la propriétaire du lieu. Marguerite est une fervente lectrice, c’est aussi une femme mystérieuse. Elle convainc son hôte d’aborder un genre nouveau : le thriller. Mais comment, à son âge, a-t-elle pu devenir propriétaire de ce lieu magique ? Les méandres du violent complot qu’elle lui suggère pour son nouveau roman, sont-ils imaginaires, ou de terribles souvenirs ?
Avec « Ne t’inquiète pas des tempêtes », paru chez Calmann-Lévy, Charlotte Monégier a obtenu le prix Jeune Talent 2024. Une fillette s’est noyée, il y a longtemps, en Normandie. Trois femmes racontent tour à tour la catastrophe. Bien qu’elles diffèrent du tout au tout, les destins d’Aube, Aurore et Borée ont été scellés par un pacte, sur les bords de la Dives.
Jean-Luc Aubarbier.
Essor Sarladais du 17 janvier 2025. Article suivant