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by • 13 septembre 2024 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 13 septembre 2024.145

Essor Sarladais du 13 septembre 2024.

Des livres comme s’il en pleuvait.

Le Tour des Livres.

Comme tous les ans, la rentrée littéraire nous apporte son lot de nouveautés, avec pas moins de 460 nouveaux romans. Au milieu des vedettes habituelles, nous avons remarqué un premier roman original : « Les Chaînes de Markov » de Noham Selcer, publié chez Gallimard. L’amour, nos relations aux autres, notre existence quotidienne répondent-ils à une loi mathématique et donc prévisible ? C’est la grave question que pose l’auteur, avec celle de notre liberté. Enseignant en mathématiques, Ezra croit fermement que le processus statistique des chaînes de Markov, utilisé par les météorologues, guide nos vies. Il essaie donc de prévoir, à défaut de les régir, ses relations avec son épouse. Eve est issue d’une vieille famille aristocratique et catholique de Besançon. Lui vient d’une famille de Juifs ashkénazes qui exercent la médecine à Montpellier. Les divergences naturelles s’accroissent avec le temps. Ezra pourra-t-il éviter la dislocation prévisible ? Pour ce faire, il décrypte le schéma de fonctionnement des deux famille.  Avec beaucoup d’humour, l’auteur se plie à la discipline de l’écriture sous contrainte et explore les difficultés humaines, tout en s’interrogeant sur la prédestination.

Chez Récamier, Ariane Bois a trouvé un axe original pour traiter du féminicide avec « Après elle ». Ce n’est pas sur le crime, ni sur ses causes, qu’elle pose son crayon, mais sur ce qu’il advient ensuite. Clotilde a été assassinée par Bruno, son époux, sous les yeux de leur fille cadette, Manon, âgée de 8 ans. La fille ainée, Roxane, adolescente, était absente. L’une a trop d’images, l’autre est en manque. Laurie, la sœur de Clotilde, prend en charge les fillettes. Elle n’a pas d’enfant et ses nouvelles protégées doivent quitter leur environnement marseillais pour la Normandie. Bruno, bien que criminel, conserve l’autorité parentale jusqu’au jugement, soutenu par sa mère. Comment vivre après cela ? Comment se reconstruire ? Comment mettre des mots sur l’indicible ? Les obsèques, la nouvelle vie, les psys, les crises, le procès, l’ambigüité d’un assassin qui est aussi un père, autant d’épreuves qui peuvent briser les meilleures volontés.

Chez Hugo poche, Laurie Elizabeth Flynn nous propose un thriller dans un univers étudiant avec « Nous étions les reines ». Que s’est-il passé à la fac de Wesleyan, après une fête où une jeune fille s’est suicidée ? Dix ans plus tard, Ambrosia a tout fait pour oublier et se faire oublier. Mais des mails insistants la pressent de participer à une soirée des anciens. Elle se remémore les relations cruelles entre filles, ou avec les garçons, l’alcool, la drogue. Une méchanceté radicale se fait jour. Elle décide de se rendre à la soirée…

Ce sont également des souvenirs douloureux qui hantent Aidan dans « La Promesse du large », d’Arnaud de La Grange, chez Gallimard. Ceux de la disparition de ses parents, lors d’un naufrage, quand il était nourrisson. A 26 ans, Aidan se lance sur les traces de son histoire familiale. Le village breton qui a vu le drame semble noyé dans la culpabilité.

                                                                       Jean-Luc  Aubarbier.

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