NOS REGIONS NOUS ECRIVENT.
Le Tour des Livres.
Il y a quelque chose d’intemporel dans l’école de la République. Dans son dernier roman, « L’école des beaux jours », qui vient de paraitre chez Albin Michel, Christian Signol raconte l’histoire contemporaine de Nicolas, nommé dans une petite école rurale. Il est devenu « professeur des écoles », mais qu’est ce qui le différencie de l’instituteur d’autre fois ? Sa mutation est une punition, son couple va souffrir de cet éloignement forcé. Mais il va découvrir un monument en péril. Le village se meurt, il ne reste que quinze élèves dans sa classe unique. Si l’école ferme, c’est fini. Auprès de Rose, la dynamique maire de Saint-Julien, il va se battre pour que les familles gardent leurs enfants au village. Pour cela, il va donner le meilleur de lui-même, s’attachant à chacun d’eux comme s’ils étaient les siens. L’administration lointaine ne lui apporte aucune aide, bien au contraire. Une classe qui ferme, ce sont des économies réalisées. Heureusement, il y a l’omniprésence de la nature, qui dispense, elle aussi, ses leçons. Christian Signol nous dit que les « hussards noirs » de la République n’ont pas fini leur œuvre.
Avec « L’héritière des sables fauves », chez Calmann-Lévy, Jean-Paul Malaval nous offre un grand cru. Atteint par l’âge, Lissandre Seyverac doit passer la main dans sa maison d’armagnac, une des meilleures de la contrée. Il ne peut pas compter sur son fils Thibault, un incapable. Sa fille, Raphaëlle, vit à Bordeaux où elle tient un cabinet d’expertise d’art. Déjà les vautours rodent autour de la maison Labarrère pour s’emparer de son bien. Sa fille s’est éloignée de lui par sa faute ; elle ne lui a pas pardonné ses frasques sentimentales. Rabaissant son orgueil, il va la convaincre de reprendre l’affaire. Reste à la former à l’art subtil de l’assemblage, pour tenir le rang de la maison. Et veiller à ce que les nombreux secrets qui dorment dans les placards de la famille ne viennent pas ajouter à la discorde. Des personnages remarquablement campés, dans un univers passionnant.
La Haute-Savoie est le décor du roman de Jean-Guy Soumy, publié aux Presses de la Cité, sous le titre « Le sentiers des âmes ». Après les campagnes napoléoniennes, Térence, cartographe et peintre paysagiste, regagne le moulin familial. L’eau s’est mystérieusement arrêtée de couler et le moulin ne fonctionne plus. Avec un camarade, Térence va se lancer à l’assaut de la montagne pour découvrir les causes de ce drame. Personne ne pratique l’alpinisme à cette époque. Au terme d’une aventure périlleuse, il découvrira un hameau menacé par l’avancée d’un gigantesque glacier, dans une nature hostile, implacable et fascinante. Mais l’amour sera aussi au rendez-vous.
Chez le même éditeur, Christian Laborie nous propose « Le retour d’Ariane ». A la fin de la guerre, Ariane et sa fille Emma partent pour Paris, la mère ayant trouvé du travail chez Dior. A la mort du couturier, en 1957, elle décide de regagner son village natal, Florac, en Lozère. A la libération, elle a été arrêtée, battue, tondue, pour avoir aimé un officier allemand. Elle en veut à son père qui ne l’a pas protégée. Va-ton la reconnaitre sous les traits de cette belle femme épanouie ? Pourquoi revient-elle à Florac ?
Jean-Luc Aubarbier.