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by • 1 septembre 2022 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 2 septembre 2022.570

Essor Sarladais du 2 septembre 2022.

Le bateau-monde.

Le Tour des Livres.

   Avec « Le Paquebot » publié chez Gallimard, Pierre Assouline nous propose à la fois un roman historique et une aventure symbolique. En 1932, le paquebot ‘Georges Philippar’ , pour son premier voyage, relie Marseille à Yokohama, au Japon. A son bord, le narrateur, Jacques-Marie Bauer, libraire, noue des liens avec les autres passagers.  On y retrouve tous l’univers de la grande bourgeoisie voyageuse, mais aussi, dans les cales, le tiers-monde des coolies chinois. Des Allemands suscitent l’inquiétude en défendant ce nouveau leader qui semble percer dans leur pays. Mais tout va bien : nous sommes en 1932. Tout est prêt pour la catastrophe. Le ton du livre, comme l’ambiance du voyage, est agréable, pétri de culture, avec un charme suranné. Mais des incidents, des pannes électriques, interviennent. En Europe, on apprend l’assassinat du président Doumer. Sur la route du retour, le paquebot fera naufrage, suite à un incendie. On comptera 49 morts, dont le journaliste Albert Londres.

Attention chef d’œuvre. Publié par Belfond, « Le Chat, le Général et la Corneille », ce gros roman, comme sait en produire la littérature russe, est du à la plume de Nino Haratischwili. Elle est géorgienne et écrit en allemand sur la transformation du monde. Les trois personnages-titres se retrouvent à Berlin en 2016.    Sesili, dit ‘le chat’, est une comédienne géorgienne qui a fui son pays en rompant avec les siens. Onno, dit ‘la Corneille’ est un journaliste allemand, observateur de la société, lié à Alexander Orlov, dit le Général, un oligarque russe sans foi ni loi. Comment le destin a-t-il réuni ses trois êtres que tout oppose ? Tout commence avec les années 1990 et la disparition de l’URSS. Une galerie de personnages, tchétchènes et géorgiens opposés par la religion, des russes embringués dans les guerres sans fin ni sens, vont mener le bal. Les affaires individuelles et le destin des peuples se conjuguent pour conduire ce roman de guerre et de violence, de revanche et de passion.

Pour l’écrivain belge, de langue flamande, Stefan Hertmans, c’est une maison qui va guider son roman-récit « Une ascension », paru chez Gallimard. En 1979, le narrateur achète à Gand une demeure délabrée, sans savoir qu’elle a appartenue à un ancien S.S. belge. Willem Verhulst, encore enfant,  a été marqué par le destin de la Belgique que se dispute les différents groupes linguistiques. Lui ne croit pas à l’avenir de son pays. Quand il est envahi en 1940, il souhaite ardemment son absorbation par l’Allemagne nazie. Malgré l’attitude pacifiste de son épouse, il s’investit dans la collaboration, participe à des rafles, s’enrôle dans la S.S. Il devra fuir en 1945 et c’est son fils, Adriaan, qui tentera de solder les comptes dans un livre.  

Avec « Sira, le retour à Tanger », paru chez Robert Laffont, l’Espagnole Maria Duenas nous livre la suite de « L’Espionne de Tanger » au succès mémorable. Après 1945, Sira tente de mener une vie paisible à Jérusalem, mais la violence et la fin du mandat britannique la chasse. Elle devra accepter une nouvelle mission pour le MI6, en Espagne, auprès d’Eva Peron, avant de pouvoir retourner à Tanger, là où tout a commencé.

                                                                       Jean-Luc  Aubarbier.

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