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by • 9 décembre 2021 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 10 décembre 2021.803

Essor Sarladais du 10 décembre 2021.

Apocalypses d’hier et de demain.

Le Tour des Livres.

Avec « Les Promises », publié chez Albin Michel, Jean-Christophe Grangé s’attaque au monde monstrueux du nazisme. Le début de son roman fait irrésistiblement penser à « La pâle figure », deuxième époque de la Trilogie berlinoise de Philip Kerr. En 1939, juste avant le début de la guerre, des femmes sont assassinées à Berlin. Toutes sont de parfaites aryennes. Le S.S. Franz Breven, personnage brutal et haineux, ancien combattant de 14-18, mène l’enquête. Très vite, il comprend que les victimes sont liées aux recherches raciales des savants fous du nazisme. Il sait que s’il découvre la vérité, il sera éliminé. S’il ne la trouve pas également. Sa route va croiser celle de deux personnages qui cherchent la même chose que lui. Simon Kraus, psychanalyste et maitre chanteur, a été l’amant des victimes. Tout le désigne comme un potentiel coupable ; aussi cherche-t-il à se disculper. Minna von Hassel, psychiatre fortunée et alcoolique, est également liée à Léni, la dernière victime. Toutes ces femmes avaient fait le même rêve : elles étaient pourchassées par un étrange homme de marbre. 

Les catastrophes et guerres mondiales se déclenchent souvent sur des événements anodins, sans que personne ne l’aie voulu. C’est le thème du roman de Ken Follett, paru chez Robert Laffont « Pour rien au monde ». Dans cette œuvre foisonnante, Abdul, des services secrets français, et Tamara, de la CIA, traquent les islamistes et les trafiquants de drogue au Sahara et autour du lac Tchad. Une jeune veuve tente de rejoindre l’Europe, manipulée par des passeurs. En Chine, un opposant au régime veut faire bouger les vieux maoïstes. La présidente des Etats-Unis gère comme elle le peut les crises internationales, tandis qu’un rival politique manœuvre contre elle. Lorsqu’en Afrique, un soldat américain est tué avec un fusil chinois, qu’en Chine et en Corée, des rebelles veulent s’emparer d’ogives nucléaires, la troisième guerre mondiale devient possible. Autant d’éléments anecdotiques au regard de l’Histoire. Mais comme en 1914, ils pourraient conduire la planète vers un embrasement général. Un roman en forme d’avertissement.

Spécialiste du polar psychologique, Karine Giebel  nous propose « Glen Affric », chez Plon, un roman très noir écrit en hommage à John Steinbeck et son « Des souris et des hommes ». Léonard, son héros, est un peu simplet et ses camarades d’école se moquent de lui. Il est très costaud, mais pas violent. Il rêve souvent de partir sur les traces de son frère Jorge, en Ecosse, à Glen Affric, et qui n’est jamais revenu. En attendant, il accepte de se faire traiter de débile, consolé par Vicky. Mais qui sont ces ombres qui rodent autour de lui ? Mathieu, emprisonné depuis seize ans pour un crime qu’il dit n’avoir pas commis, Angélique, retenue captive par un certain Maréchal. Les nœuds de l’intrigue vont lentement et savamment se nouer.

Patricia Highsmith, décédée en 1995, reste la grande dame du roman noir, la reine des adaptations cinématographiques réussies (Plein Soleil adapté du Talentueux monsieur Ripley, L’inconnu du Nord Express, Dites-lui que je l’aime d’après Ce mal étrange). Pour mieux connaitre la romancière, les éditions Calmann-Lévy viennent de publier « Les écrits intimes de Patricia Highsmith », rassemblant 18 journaux intimes et 38 carnets.

                                                                              Jean-Luc  Aubarbier.

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