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by • 2 décembre 2021 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 3 décembre 2021.894

Essor Sarladais du 3 décembre 2021.

Philosopher avec son lapin.

Le Tour des Livres.

    Après le succès de « Eloge du chat », Stéphanie Hochet  nous propose, toujours chez Rivages, « Eloge du Lapin ». Cet aimable animal de compagnie, très à la mode, révèle une mythologie des plus complexes. Proie alimentaire pour les chasseurs, ‘chat végan’ pour les amoureux des animaux, il est aussi un puissant symbole sexuel à la fois associé à la femme et à l’homme. Il est le chaud lapin, et le petit lapin de Play Boy. Son nom médiéval, le conil, a donné ce mot de trois lettres qui désigne le sexe de la femme (en 1536, Claude Chappuys écrit le « blason du con »). Il est aussi un objet héraldique, symbolisant la pureté et la fertilité. Il anime la littérature avec le lapin blanc d’ « Alice au pays des merveilles » de Lewis Caroll, « Watership Down » de Richard Adams, les Fables de La Fontaine, « Le lièvre de Vatanen » de Paasilinna et le cinéma avec « Bugs Bunny » et « Qui veut la peau de Roger Rabbit ». Suivant les traditions, il peut être un combattant, ou un leberou (le loup-garou du Périgord). Un livre aussi délicieux qu’érudit, où l’on découvre sous un autre jour l’attendrissante boule de poil.

C’est autant au philosophe qu’au psychanalyste que Frédéric Lenoir            a voulu rendre hommage avec « Jung, un voyage vers soi » publié chez Albin Michel. Ce penseur révolutionnaire, méconnu en France, a inventé des concepts révolutionnaires comme l’inconscient collectif, les archétypes et le processus d’individuation. La première partie est une biographie de Jung (1875 – 1961), médecin suisse qui a su parcourir le monde pour enrichir et illustrer la pensée occidentale. Contre Freud et ses contemporains, il détermine que la psyché humaine est profondément religieuse, ce qui ne prouve en rien l’existence de Dieu, mais nous oblige au voyage intérieur. Apprendre à faire dialoguer sa conscience et son inconscient permet de devenir pleinement soi-même et d’accéder à un sentiment d’unité et de joie.

La philosophe Simone Weil redevient à la mode, après un long passage dans le désert de l’oubli. Sa dimension religieuse (de culture juive, elle se rallie au christianisme sans jamais se faire baptiser) et son combat social la font apprécier de tous les partis. Les éditions Folio éditent trois textes tardifs, sous le titre « Etude pour une déclaration des obligations envers l’être humain ». Laissons-lui la parole. « Les besoins d’un être humain sont sacrés. Leur satisfaction ne peut être subordonnée ni à la raison d’Etat, ni à aucune considération soit d’argent, soit de nationalité, soit de race, soit de couleur… La seule limite légitime à la satisfaction des besoins d’un être humain est celle qu’assignent la nécessite et les besoins des autres êtres humains. »

Chef d’état major de François Mitterrand et Jacques Chirac, le général Henri Bentégeat publie, chez Perrin, « Les Ors de la République ». On y découvre la vie quotidienne à l’Elysée, les rivalités de couloirs, les grandes questions militaires de la fin du XX° siècle et les sommets internationaux. Le tout avec style et humour.

                                                                              Jean-Luc  Aubarbier.

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