Une histoire de fontaine.
Le Tour des Livres.
C’est dans le monde du parfum et de la mode, entre la fin du XIX° siècle et la Belle Epoque, à travers quatre générations de femmes, que nous entraîne le dernier roman de Françoise Bourdon, « La Fontaine aux violettes », paru aux Presses de la Cité. Partie de Tourettes-sur-Loup, le pays de la violette, Rosine, fille d’agriculteur, est contrainte de se prostituer lorsqu’elle gagne Paris. Elle devient une ‘lorette’, une poule de luxe et fréquente les milieux de la mode. Sa fille, Eloïse, née dans la rue, deviendra couturière à Lyon. Emma, la fille d’Héloïse, offrira une revanche à la dynastie en travaillant pour le couturier Paul Poiret. C’est Béatrice, fille d’Emma, qui effectuera le pèlerinage aux sources. Passionnée par les parfums, elle retournera près de Grasse, s’y fera un nom et rachètera le domaine familial, la Fontaine aux violettes.
« Rue de la Fontaine-bleue », le dernier roman de Jean-Paul Malaval, paru chez Calmann-Lévy, nous ouvre les portes d’un journal régional au lendemain de la Libération. A Brive, d’anciens résistants décident de fonder une revue, rue de la Fontaine-bleue, et en confie la direction à Rose Cipriani. Elle ne devait être qu’une femme de paille, bousculée par les ambitions politiques des uns et des autres, mais elle parvient à imposer sa voix. La salle de rédaction du Point du Jour dissimule un encombrant secret : le journal a été financé par un hold-up réalisé sous couvert de résistance, au profit des associés. Rose se lance dans une dangereuse enquête, en souvenir de l’homme qu’elle a aimé, Adrien Strenquel, fusillé par la Gestapo.
Chez Belfond, le briviste Gilbert Bordes publie « Naufrage », un roman de marin. Dix bacheliers ont embarqué à La Rochelle sur le voilier-école Le Corsaire, à destination de la Guyane. Douze jours plus tard, on a totalement perdu leur trace, et aucune balise de détresse ne s’est enclenchée. Au milieu de l’Atlantique sud, un radeau de sauvetage en mauvais état garde l’espoir des huit survivants. Les adolescents vont devoir prendre des décisions rapides pour avoir une chance de s’en sortir. Face à l’adversité, la personnalité de chacun d’entre eux va se dévoiler.
Jean-Guy Soumy nous parle de son pays natal, et de l’émigration saisonnière des maçons de la Creuse, dans son roman « Le Voyageur des Bois d’en Haut », paru aux Presses de la Cité. Fuyant la misère, à seize ans, Camille gagne Lyon pour participer à la construction de la ville en 1860. Dans sa tête, il garde l’image de son père, Pierre, parti lui-aussi sur le même chemin, et disparu quatre ans plus tôt. Le jeune homme travaille dur, onze heures par jour, sur les chantiers. Il finit par apprendre que son père est toujours vivant, envolé au bras d’une belle Italienne.
Ecrit en 1963, « Brelan de cadavres » aurait dû inaugurer la carrière d’écrivain de Claude Michelet alors âgé de 25 ans. Le destin littéraire choisit d’en faire le créateur du roman de terroir. Ce roman policier a été exhumé par les Presses de la Cité. Lorsque Marc Lescaut, membre des services secrets, rejoint son ami Jean-Marie Lenoir, médecin dans le Loir-et-Cher, les cadavres s’additionnent rapidement. Ces morts sont-elles dues à sa présence ? Marc se lance dans une périlleuse enquête.
Jean-Luc Aubarbier.
Essor Sarladais du 15 novembre 2019 Article suivant
Biennale maçonnique de Périgueux, le samedi 30 novembre 2019.