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by • 21 septembre 2019 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 20 septembre 2019.1437

Essor Sarladais du 20 septembre 2019.

La Débacle.

Le Tour des Livres.

    Depuis sa trilogie consacrée à l’inspecteur Sadorski, on sait que Romain Slocombe est un spécialiste de l’histoire de l’Occupation. Avec « La Débacle », publié chez Robert Laffont, il nous livre un roman passionnant, extraordinairement détaillé, de cet épisode tragique de l’histoire de France, ces quelques jours où notre pays a cessé d’exister. Le roman alterne tragédie et comédie avec art. Drame de la mort de beaucoup de soldats dans des combats oubliés, de beaucoup de civils bombardés et mitraillés par l’aviation allemande. Rire car, malgré la situation, les classes sociales demeurent. Un grand bourgeois ne fuit pas comme un ouvrier : il lui faut sa vaisselle et son confort. La séductrice ne renonce pas à ses robes et ses bijoux. Le romancier ne cache rien, et surtout pas le sort des 3000 soldats africains exécutés par la Wehrmacht. Sur les routes de l’exode, nous suivons les Perret, une famille de grand bourgeois, dans leur automobile, avec chien et domestique, Lucien, un soldat courageux qui tente de rejoindre Hortense, sa fiancée juive, Paul Guirlande, un avocat d’extrême-droite qui se réjouit de la victoire allemande avant de fuir pour rejoindre sa maitresse. Tous se croisent, se rencontrent, se  ratent. Et l’adolescente Jacqueline Perret qui voudrait bien profiter du désordre pour perdre sa virginité. Cela ressemble à un film de Rappeneau, avec un bon coup de noir par-dessus.

Chez Belfond, Isabelle Desesquelles nous propose « UnPur », un roman de l’enfance perdue et retrouvée où la romancière cisèle ses phrases musicales. Benjamin et Julien sont jumeaux, et forment avec leur mère une famille heureuse. Mais la main criminelle d’un ravisseur va briser la fratrie. Quarante ans plus tard, un procès s’ouvre. Mais pas celui que l’on croit. Que devient un être dont le destin a été brisé ? Quand l’enfance a été arrachée ? Un voyage initiatique de l’Italie au Mexique sera nécessaire pour tirer les leçons de l’histoire.

Chez Gallimard, le romancier péruvien Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature,  nous propose une adaptation libre du « Décaméron » de Boccace, intitulée « Les contes de la peste ». Le volume établit un pont entre la Renaissance italienne et le monde actuel, car l’amour est toujours le même. Les nouvelles nous montrent les différents visages de la passion, et ses conséquences sur le comportement humain. Le grotesque se mêle au tragique, le sordide à l’héroïque, le picaresque au romantique, dans une ambiance très sud-américaine.

Chez Belfond, la Sino-américaine Yiyun Li nous propose « La douceur de nos champs de bataille ». Le suicide d’un adolescent, le deuil d’une mère. Yiyun Li imagine un dialogue impossible que cette femme entreprend avec son enfant, pour continuer à lui parler, à l’entendre, à le faire exister. Dans un style éminemment poétique, elle dépeint l’amour, l’intelligence de cette relation unique, avec une originalité peu commune.

                                                                Jean-Luc AUBARBIER.

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