AVENUE DES MYSTERES.
Le Tour des Livres.
Un nouveau roman de John Irving est toujours un évènement. Avec « Avenue des Mystères » paru chez Seuil, l’auteur américain nous emmène sur les pas d’un vieil écrivain américain, Juan Diego Guerrero, qui, à l’occasion d’un voyage aux Philippines, revient sur son enfance de Mexicain pauvre. Longtemps, il réside sur une immense décharge où il récupère de vieux livres qu’il lit avec avidité. Sa seule compagne : Lupe, sa sœur qui, elle, pratique la télépathie et lit dans les pensées. A la mort de sa mère, Esperanza, femme de ménage le jour et prostituée la nuit, écrasée par une gigantesque statue de la Vierge Marie, il est recueillit par des Jésuites qui découvrent son étrange et vaste talent. Juan Diego évolue entre une culture chrétienne et une culture indienne qu’il mélange allègrement, tout comme, dans sa mémoire vieillissante, il mélange son voyage et son passé, le Mexique et les Philippines où il séduit deux femmes inquiétantes, Miriam et Dorothy, la mère et la fille. Un récit à la fois grave, jubilatoire et débridé.
Chez Albin Michel, c’est un nouveau Maxime Chattam qui vient de naitre avec son roman « Le coma des mortels ». Qui est vraiment Pierre, ce petit employé de bureau malheureux qui a décidé de tout plaquer pour travailler au zoo de Vincennes ? Une chose est certaine : tous ceux qu’il côtoie meurent les uns après les autres. Un roman étonnant et virtuose, aux incessants rebondissements, un livre fascinant et dérangeant, en quête d’une vérité des personnages qui se dérobe sans cesse. Maxime Chattam renoue avec le thriller classique, avec le talent immense qu’on lui connait.
La Bergeracoise Isabelle Artiges, Grand Prix Périgord de Littérature, publie chez de Borée un roman périgourdin « La Demoiselle de Hautefort ». Contre l’avis de ses parents, Constance décide de consacrer sa vie aux pauvres. Après avoir prononcé ses vœux, elle devient sœur Constance, apprend la médecine par les plantes et se porte volontaire pour travailler à l’hôpital qui fonctionne grâce aux dons du marquis de Hautefort. Alors que la Révolution est toute proche, que le peuple se soulève contre les privilèges des nobles et ravage les lieux de culte, Constance doit faire face à des éléments contraires, et notamment, à ses sentiments envers Martial.
Chez Belfond, l’allemand Thomas Willmann nous propose « Sombre vallée », un thriller qui transforme les Alpes en scène de western. Greider, un peintre solitaire, débarque dans un village isolé des Alpes bavaroises. Personne ne souhaite le voir rester, et surtout pas les Brenner, qui règnent en maitre sur le bourg. Placé sous bonne garde chez la veuve Gader, il obtient l’autorisation de parcourir les montagnes pour réaliser quelques croquis. Et les cadavres vont commencer à s’accumuler, notamment celui de l’un des fils Brenner. Qui est Greider ? Un vengeur ? Un assassin ? Un remarquable western allemand.
Aux Presses de la Cité, Dany Rousson nous promène dans le Gard avec « L’Ensoleillée ». Dans un petit village, Clarisse enterre son oncle Grégoire. Ce viticulteur aimé de tous l’a élevée à la mort de ses parents. Il lui lègue ses vignes et une lettre où il révèle un secret déchirant sur son passé. Mais une question brûlante demeure : qui est véritablement Clarisse ? Un long chemin s’annonce pour découvrir la vérité.
JEAN-LUC AUBARBIER.
ESSOR SARLADAIS du 15 juillet 2016. Article suivant
ESSOR SARLADAIS du 29 juillet 2016