CONGO REQUIEM.
Le Tour des Livres.
« Congo Requiem », la suite de « Lontano », paru chez Albin Michel, est peut-être le meilleur roman de Jean-Christophe Grangé depuis « Les rivières pourpres ». Nous suivons la famille Morvan, découverte dans le premier opus, dans un voyage au bout de l’enfer en Afrique Noir qui évoque les plus beaux moments du film « Apocalypse Now ». Jérôme, le père, ancien barbouze au passé aussi mystérieux que douloureux, suit son fils Erwan, policier aux multiples talents, jusqu’à son lieu de naissance, à Lontano, dans l’ancien Congo belge. Il veut autant le protéger que l’empêcher de découvrir la vérité. Qui se dissimule derrière l’identité de l’homme-clou, un tueur en série qui use de magie africaine et mutile ses victimes ? Il est pourtant mort, et même deux fois, et il continue à tuer. Pendant ce temps, en France, les deux autres enfants Morvan, Loïc, le cadet, dépendant à la cocaïne, et Gaëlle qui se prostitue pour embêter son père, sont également en danger, car l’homme-clou peut agir où et quand il veut. Chez les Morvan, tous les chemins mènent en enfer. 800 pages de suspense garanti !
Le Toulousain Philip Le Roy reprend la piste d’une affaire célèbre, celle du crime (ou du suicide) de Marilyn Monroe, dans « Marilyn X » publié au Cherche-Midi. Au cours de l’été 2013, au Nouveau-Mexique, un couple de touristes découvre, prés d’un cadavre, dans une maison brûlée, des journaux intimes qui ont échappés aux flammes. Leur auteur raconte sa vie auprès d’une compagne, qualifiée de ‘monstre’ et révèle des faits que seul un proche de Marilyn Monroe pouvait connaitre. Le couple mène sa propre enquête et va de surprise en surprise. A partir d’archives et de faits réels, une nouvelle hypothèse sur l’affaire Marilyn.
Chez Métailié, les Italiens Giancarlo De Cataldo et Carlo Bonni nous livrent une somptueuse fresque criminelle avec « Suburra ». Rescapé d’une bande qui a régné sur Rome dans les années 80, Samouraï, leader fasciste et gangster, veut mettre la main sur les terrains qui séparent la capitale italienne de la mer. Pour cela, il doit fédérer les différentes mafias : calabrais, napolitains, gitans, et avoir la main sur les politiques dévoyés. L’affaire ne se fait pas sans mal, et c’est un vaste ensemble de malfrats qui s’abat sur la Ville Sainte. Marco, le chef des carabiniers, se sent parfois bien seul dans ce combat qui semble perdu d’avance. Pour qualifier ce roman, on évoque Ellroy, Balzac et Tarantino.
Spécialiste de l’Afghanistan, Cédric Bannel utilise ses connaissances pour livrer un remarquable thriller « Baad », paru chez Robert Laffont. Deux femmes, deux mères, Nahid à Kaboul et Nicole à Paris, vont se battre avec une férocité de lionne pour protéger leurs enfants respectifs. En Afghanistan, ce pays lointain qui se délite sous la poussée des talibans, le qomaadaan Kandar, incorruptible chef de la police, tente de faire régner l’ordre et la justice. Un polar totalement atypique.
C’est l’histoire d’un traumatisme que nous raconte Peter Cunningham dans « Descendre la rivière » paru chez Joëlle Losfeld. Alex et sa femme vivent dans une région sauvage du Canada. Ecrivain, il reçoit de son éditeur une mouche pour la pêche. Cet objet éveille en lui de douloureux souvenirs liés à son enfance en Irlande, auprès d’un père autoritaire et de prêtres troubles. Sous le rythme des souvenirs, une tension se crée autour d’une menace imprécise qui rode autour de la famille. Fantasmes ou réalités ? Un nouveau policier, débarqué à Bayport, se fait de plus en plus insistant.
JEAN-LUC AUBARBIER.
ESSOR SARLADAIS du 8 juillet 2016. Article suivant
ESSOR SARLADAIS du 22 juillet 2016.