MENU

by • 17 janvier 2014 • Mes chroniques littérairesComments (0)2667

ESSOR SARLADAIS DU 17 01 2014

 

LE SILENCE DES VIVANTS.

Le Tour des Livres.

 

Fin connaisseur des problèmes internationaux, Jacques Baudouin nous propose, avec « Le Silence des vivants », publié chez Robert Laffont, un thriller particulièrement captivant. Ancien tueur des services secrets français, Théo Zeldner s’est retiré dans le silence d’un monastère. Lorsque six ressortissants français sont assassinés prés d’une mine de coltan, à l’est du Congo, son ex-employeur le tire de force de sa retraite pour l’expédier sur le terrain. La province du Kivu est à feu et à sang ; les bandes rivales se déchirent et les Chinois font tout pour brouiller le jeu des Français. Dix-huit ans plus tôt, Zeldner a participé à une opération louche à Goma, où il a exécuté toute une famille de rebelles. A présent, il reconnait en Nathan Mulunda, le chef de la rébellion, le petit garçon qu’il a épargné à l’époque. Obligé d’affronter les démons de son passé, méfiant envers ses chefs qu’il soupçonne de vouloir l’éliminer, Zeldner ne peut compter que sur lui-même, et sur Barbara, son ancien amour, qui œuvre pour la C.I.A.

Tout aussi remarquable est le thriller de l’Américain Robert Crais, publié chez Belfond et intitulé « Coyotes ». Les Coyotes, ce sont ses passeurs qui entassent des clandestins à la frontière mexicaine pour les faire pénétrer illégalement aux Etats-Unis. Mais il y a pire qu’eux : les Bajadores enlèvent ce bétail humain, le rançonne auprès de leur famille désargentée, puis l’élimine sans pitié quand plus personne ne peut payer pour lui. Accompagné de son copain Jack, Krista se rend de nuit dans le désert californien pour refaire le chemin clandestin qu’a suivi sa mère autrefois. Enlevés par les Bajadores, mélangés à des immigrés de toutes origines, ils doivent dissimulés leur identité pour survivre. Nita, la mère de Krista, embauche Elvis Cole et Joe Pike, deux privés aux méthodes souvent expéditives, pour retrouver sa fille. Ils vont s’allier à la mafia coréenne pour traquer les bandits et leur chef surnommé le Syrien.

Chez Jean-Claude Lattès, James Patterson nous propose « La 11e et dernière heure », onzième enquête de la belle Lindsay Boxer et de son Women’s Murder Club. Le lecteur suit en fait deux histoires à la fois. Lindsay suit la trace d’une arme dérobée dans un local de la police, et qui a servi à éliminer quatre trafiquants de drogue et un millionnaire douteux. Par ailleurs, plusieurs cranes humains ont été découverts dans le jardin d’un célèbre acteur. Lindsay devra en outre gérer la discrétion de la presse, ce qui s’avère difficile quand on a affaire à un séduisant journaliste.

Au Cherche-Midi, Richard Montanari lance son enquêteur, Kevin Byrne, sur les traces d’un tueur en série, dans les rues de Philadelphie, sur fond de musique classique, avec « Nocturne ». Pour sa première affaire, vingt ans plus tôt, Byrne avait arrêté une célèbre violoncelliste qui jouait du Chopin prés du corps massacré de son psychiatre. Les crimes commit aujourd’hui sont en relation avec cette vieille histoire et le tueur exécute, à sa manière, une symphonie machiavélique. Un thriller envoûtant, rythmé par une tension dramatique oppressante.

Avec une belle écriture, vive et classique, Véronique Olmi nous propose un roman sur le harcèlement scolaire avec « La nuit en vérité », publié chez Albin Michel. Enzo est un jeune adolescent mal dans sa peau, trop gros, toujours plongé dans les livres, et qui ne trouve sa place nulle part. Liouba, sa très jeune mère, l’élève seule, dans les beaux quartiers de Paris, où elle est domestique. Enzo subit la tyrannie de ses camarades de classe, sans oser se plaindre car dénoncer est contraire au code d’honneur des ados. Un jour, la séance tourne au lynchage. Le garçon va partir sur les traces des siens, une famille russe, et de son arrière-grand-père, enfermé en 1917, au camp de la Courtine, dans la Creuse, quand la révolution bolchévique a éclatée. Rouges et Blancs s’y sont massacrés et la douleur persiste encore dans la mémoire de leurs descendants.

Chez Robert Laffont, Frédéric Mitterand nous raconte, dans « La Récréation »,  comment on devient ministre sans l’avoir vraiment voulu, comment on survit dans la cage aux fauves pendant trois ans (en apprenant vite à courir plus vite qu’eux, nous dit-il) et comment on retrouve sans regret sa vie d’avant. Un ouvrage jubilatoire et plein de sagesse.

                                                                  JEAN-LUC  AUBARBIER.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *