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by • 6 novembre 2014 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 7 novembre 20142964

ESSOR SARLADAIS du 7 novembre 2014

les mensonges ne meurent jamaisseverine

LE CIEL N’Y PEUT RIEN.

Le Tour des Livres.

 

Jeune romancière de 29 printemps, Séverine de La Croix nous propose un brillant premier roman avec « Les mensonges de meurent jamais », édité chez Michel Lafon. Lorsque Manon disparait, Nicolas, son mari, lance un avis de recherche. Manon n’a pas été enlevée, elle a simplement croisé un drame familial insoupçonné : l’emprisonnement pour viol de son oncle Thomas. Elle mène son enquête et va de surprise en surprise : tout est faux dans cette famille de vieille noblesse protestante malade de ses secrets. Fortune frauduleuse, enfant illégitime, mariages arrangés ; Thomas lui-même a été condamné pour les crimes de son père. Toutes les femmes de la famille semblent être marquées par une malédiction : l’obligation de se sacrifier pour leurs maris qui ‘portent le nom’. Manon veut absolument éviter ce destin tragique digne d’une héroïne antique. Pour cela, elle doit tout savoir, échapper à la main de fer de Louise, la terrible grand-mère. Louise croit que seul Dieu peut pardonner, mais pour de si noirs crimes, le ciel lui-même n’y peut rien. Séverine de La Croix participera au salon du livre de Sarlat, le 7 décembre.

« Votre fille, c’est une catastrophe. » Ainsi commence « La loi sauvage », de Nathalie Kuperman, publié chez Gallimard. Cette phrase que la maitresse d’école lance à Sophie, à propos de sa fille Camille, la jeune maman la reçoit comme une gifle, une violence qui la plonge dans son propre passé. Une élève timide, qui se sent mal intégrée, un propos antisémite que lui jette une camarade, une réaction violente….les faits s’enchainent, les petits drames de l’enfance qui marque une vie à jamais. Une descente en spirale dans l’univers mental d’une mère aux prises avec la vie scolaire de sa fille.

Chez Héloïse d’Ormesson, Catherine Locandro publie « L’Histoire d’un amour ». Cette romancière au style incisif et élégant, reprend le thème de la chanson de Dalida « Il venait d’avoir 18 ans » pour en tirer un beau roman d’amour, empli de joie et de tristesse. Luca, un adolescent issu d’un quartier populaire de Rome rencontre la Chanteuse. Elle est célèbre, lumineuse, riche…. Il sent bien qu’elle est attirée par lui, par sa jeunesse, sa fraicheur. Lui-même, que veut-il : une simple aventure, la gloire d’avoir séduit une star, ou autre chose ?

Chez Fayard, Stéphane Guibourgé nous propose « Les fils de rien, les princes, les humiliés ». Que fait un fils lorsque son père abdique, baisse les yeux, devant la crise économique, le chômage, la rigueur et se noie dans la propagande télévisée. Dans cette société sans futur, le jeune adolescent préfère s’enfuir, passer du mauvais coté du périphérique, se frayer un chemin parmi les décombres, les jardins ouvriers abandonnés, les braseros d’un camp de gitans. La haine (le roman évoque le film de Kassovitz), la violence, la meute, la prison : le destin semble tout écrit. Au sortir de l’enfer, peut-il encore se reconstruire, redécouvrir un sens à sa vie ?

C’est encore dans les terrains vagues parisiens que nous conduit Dominique Marny, avec « Pêcheurs de lune » aux Presses de la Cité. Entre Paris et Saint-Ouen, s’étend un vaste marché aux puces que fréquentent les brocanteurs (les pêcheurs de lune) et les chiffonniers. Dans ce microcosme se joue, tous les jours, une comédie commerciale et sociale, qui parfois tourne au tragique. Plus qu’un décor, cet univers est le véritable héros de ce roman choral. Maud y tient un stand d’objets Art déco, écoute les conseils de Clarisse, véritable mémoire du quartier. Sylvain, jeune apprenti, attend sa chance, Gilles réhabilite l’Art forain, Nicolas restaure des bâtiments historiques. Un opéra de Quat’ sous où l’amitié et l’entraide donnent le tempo.

Chez Pascal Galodé, Chantal Jagu nous livre « Pour toi Anna ». En 1940, en pays bigouden, Anna doit épouser Hans Schmitt. La guerre sépare inéluctablement les amoureux issus de pays ennemis. Lorsque l’armée allemande occupe la Bretagne, Anna doit se protéger des avances du commandant Von Streider qu’elle est obligée d’héberger. N’est-elle pas, pour tous, la fiancée de l’Allemand ? Elle trouvera sa voie en rejoignant la Résistance.

 

JEAN-LUC AUBARBIER.

 

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