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by • 26 décembre 2016 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 23 décembre 2016.2297

ESSOR SARLADAIS du 23 décembre 2016.

 

 

 

 

 

 

 

 

LEÏLA SLIMANI PRIX GONCOURT.

Le Tour des Livres.

 

C’est un excellent roman, surprenant, inquiétant même, que le jury du Goncourt a couronné en cette année 2017. « Le bébé est mort », ainsi commence « Chanson douce » de Leïla Slimani, publié chez Gallimard. Ce n’est pas du tout un thriller, on sait tout de suite qu’Adam est mort et que sa sœur Mila va succomber. Plutôt un abominable conte de fées moderne. Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide de reprendre son métier d’avocate, malgré les réticences de son mari, elle se heurte au choix de la nounou : pas facile d’introduire quelqu’un chez soi. Et puis la divine surprise : Louise est parfaite ; elle sait se faire aimer des enfants, rend des services appréciables. Elle est beaucoup plus qu’une nounou ; elle devient vite indispensable et fait presque partie de la famille. Mais qui connait vraiment Louise ? Sa solitude affective ? Les blessures de son passé ? Ses problèmes d’argent ? Qui s’en soucie ? Louise, c’est un cœur simple …. mais pas si simple ! Peu à peu, elle devient jalouse, mythomane, agit en propriétaire des enfants. Jusqu’au drame final. Leïla Slimani use d’un style sec, froid, presque chirurgical, pour dire l’indicible.

L’humour est-il le meilleur moyen pour percer les mystères de la franc-maçonnerie ? Après « Les cahiers de vacances du franc-maçon » d’Alain-Jacques Lacot, chez Dervy, Jacques Ravenne nous propose « Les Tribulations de Jean Acacio » chez Pocket. C’est un roman humoristique sur la vie en loge, une farce maçonnique à la manière du frère Pierre Dac. Le lecteur profane apprendra beaucoup de choses, car chaque chapitre lève un coin de voile sur la vie à l’intérieur de cette société secrète. Mais les aventures de Jean Acacio révèlent des francs-maçons humains, trop humains.  Les ambitions, les egos démesurés, les affairistes, les illuminés… tout y passe, avec l’accent philosophique du frère Voltaire.

Après « Dawa » et « Le Français », Julien Suaudeau poursuit son travail sur le terrorisme islamique avec « Ni le feu ni la foudre », toujours chez Robert Laffont. Entre le matin et le soir du 13 novembre 2015, cinq personnages déambulent dans Paris avant de se rendre à un concert où ils vont trouver la mort. Ils se nomment Pauline, Ariane, Raphaël, Igor et Stella. Ils récapitulent leurs vies, apprécient leurs sensations en cette belle journée d’automne ; leurs destins se croisent. P.A.R.I.S. sont leurs initiales pour mieux dire que le terrorisme ne tuera pas la joie de vivre, l’amour qui rassemble les humains et qui est plus fort que la terreur et la mort.

Chez le même éditeur, dans la collection « La Bête Noire », Alexis Aubenque nous propose un thriller glaçant « Aurore de sang ». A la fin de l’été, en Alaska, les touristes envahissent la nature pour assister aux ballets des aurores boréales. Des milliers d’écologistes protestent contre cette invasion. Nimrod Russel, qui vient juste de quitter son job de détective privé pour réintégrer la police, en profite pour renouer avec Judith, une ancienne petite amie dont le mari et le fils ont mystérieusement disparu. Bientôt, le corps d’un homme à-moitié dévoré par les bêtes est retrouvé dans la forêt.

Chez Terra Nova, Carole Declercq nous propose « Un autre jour pour mourir ». Jeune violoniste virtuose, Stéphanie Rettner n’est pas doué pour le bonheur. Elle reste écrasée par la célébrité de ses parents et bisée par une rupture amoureuse. Lorsqu’elle découvre la musique de Stefan Fraundörfer, violoniste autrichien de l’après-guerre, elle part à la recherche du vieil homme qui vit en ermite. Devenue son élève, elle va peu à peu découvrir le lourd secret qui hante sa vie.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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