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by • 17 novembre 2016 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 18 novembre 2016.2460

ESSOR SARLADAIS du 18 novembre 2016.

 

 

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LE SANGLIER.

Le Tour des Livres.

 

Les lecteurs qui avaient aimé « Miel et Vin », le premier roman de Myriam Chirousse, se plongeront avec délice dans « Le Sanglier », toujours chez Buchet-Chastel. Le texte est court, mais dense, rédigé dans un style descriptif, précis, détaillé. Christian et Carole vivent dans une bicoque délabrée à la campagne. Une fois par mois, ils prennent leur voiture pour aller faire des courses et, accessoirement, déjeuner chez la grand-mère. La dispute éclate pour un motif futile, jusqu’à ouvrir des abîmes à l’intérieur du couple. Il faut croire que les crevasses étaient déjà là. Lui est inquiet, méfiant, négatif ; tout lui fait peur. Elle est le genre d’emmerdeuse qui veut toujours une explication à tout. Dans une approche très précise du réel, la romancière nous montre l’incompréhension réciproque entre deux êtres. Derrière une petite vie tranquille, pétrie d’idéaux, l’enfer peur dissimuler sa porte.

Chez le même éditeur, Laurent Sagalovitsch publie « Véra Kaplan ». Adaptée d’une histoire vraie, le récit est terrible. Peu après la mort de sa mère qui lui a toujours dissimulé son passé, le narrateur reçoit une lettre d’Allemagne adressée à la défunte. Le notaire lui apprend que Vera Kaplan, sa grand-mère, vient de mettre fin à ses jours ; il entreprend la lecture de son journal. Pour sauver ses parents, Vera Kaplan, juive berlinoise, a accepté de travailler pour la Gestapo et de dénoncer ses frères, par centaines. A la libération, elle sera jugée et condamnée, doublement condamnée par les nazis et par les vainqueurs. Elle se lancera à la recherche de la fille qu’elle a eue avec son amant allemand, et qui a été adoptée en Israël. Le portrait émouvant et dur d’une victime qui est devenue un monstre.

DOA est un mystère. Celui que l’on considère comme un des meilleurs auteurs de polars français dissimule son nom derrière un pseudonyme, et son visage derrière des lunettes noires. On sait qu’il a des attaches en Quercy. « Le serpent aux mille coupures » se situait à Moissac. Cet homme secret, ou plutôt discret comme il aime à le rappeler, scénariste pour la télévision, vient de publier chez Gallimard, dans la célèbre collection Série Noire, « Pukhtu secundo », second volet d’une aventure planétaire qui nous promène sur tous les continents. Pukhtu est un mot pachtoun qui désigne l’honneur, celui de l’individu et celui des siens. C’est l’histoire d’un père qui craint de se voir privé de ses enfants par la folie de son époque, la folie d’une jeune femme abîmée par le remord, la folie d’un fils éloigné de sa famille par le destin. C’est une histoire clandestine, un peu comme son auteur, cachée et pourtant terriblement dans le monde.

Chez Robert Laffont, dans la collection « La bête noire », Ingrid Desjours, psycho-criminologue réfugiée en Irlande où elle concocte de savoureux thrillers, nous propose « La prunelle de ses yeux ».En une nuit, Gabriel a tout perdu : son fils de 17 ans, assassiné, et, suite à ce choc terrible, le plus précieux des sens, la vue. Lorsqu’un évènement le met sur la piste du meurtrier, il décide de faire justice lui-même. Mais il a besoin d’une aide. Il recrute Maya, une jeune femme solitaire et mélancolique, sans lui avouer le but de leur voyage.

Aux Presses de la Cité, Mireille Pluchard nous plonge au XVIIe siècle dans un beau roman historique « Le Choix de Diane ». Diane de Joannis, de noble ascendance, et apparentée à Nostradamus, a tout pour être heureuse. Après un premier mariage, à treize ans, qui l’a introduit à la Cour et faite remarquer par Louis XIV, elle épouse en secondes noces le séduisant comte de Ganges dont elle est amoureuse. Mais la fière Cévenole regrette bien vite son choix : son mari la délaisse et l’offre en proie à ses frères qui convoitent autant sa beauté que ses biens. Le tragique et fascinant destin de celle que l’on surnomme « La Belle Provençale » va se nouer sous nos yeux.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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