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by • 16 décembre 2017 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 15 décembre 2017.1836

ESSOR SARLADAIS du 15 décembre 2017.

 

 

 

DERNIERES NOUVELLES DE JIM HARRISON.

Le Tour des Livres.

 

Cette fois, il semble bien que son éditeur ait publié les dernières œuvres du grand Jim Harrison. Paru chez Flammarion, « Dernières Nouvelles » regroupe trois longues nouvelles de l’auteur de l’ouest américain. « Les Œufs » donne vie à une héroïne comme  Harrison (souvent taxé de machisme) sait les créer. La jeune Catherine, née dans une ferme du Montana, n’aspire qu’à élever des poulets (animal pour qui elle a une affection particulière). Malgré la guerre qui la tiendra éloignée de son pays, dans Londres bombardé, elle tiendra bon, s’éloignera de ses parents toxiques, des hommes envahissants et choisira Tim, un jeune infirme de guerre, pour être le père de son enfant. Un hymne à la nature, à la vie loin des villes, comme on les aime sous la plume du grand Jim. « Le Chien » est la dernière aventure de son héros fétiche, Chien Brun, un métis inadapté à la société industrielle, mais tellement à la vie sauvage. Chargé d’éliminer les chiens errants, il ne peut se résoudre à détruire son animal-totem. « L’affaire des Bouddhas » voit la disparition de son autre héros récurrent, l’inspecteur Sunderson, qui aime un peu trop les très jeunes femmes. Notons que les éditions de poche Folio viennent de rééditer « La fille du fermier », un court roman où Jim Harrison trace un autre sublime portrait de femme, toujours dans le Montana, celui d’une jeune fille meurtrie, en quête d’une vengeance. A lire absolument.

Prix Nobel de Littérature 2008, J.M.G. Le Clézio publie chez Gallimard « Alma », un roman de la quête des origines. Jérémie Fersen, né dans l’ile Maurice, mais qui a passé la plupart de sa vie en France, revient sur la terre de ses ancêtres. Abreuvé de souvenirs qu’il n’a pourtant pas vécu, il reconstitue peu à peu l’histoire du clan Fersen. Cette famille qui a participé à la colonisation de l’île, s’est enrichie avec la canne à sucre avant d’être ruinée par des commerçants avides. Elle se retrouve coupée en deux, avec une branche maudite dont la parole est portée Dominique, dit Dodo, du nom de ce gigantesque oiseau exterminé par les colons. Avec l’animal disparait une partie de la végétation dont il rendait féconde les graines : ainsi va le cycle de la nature.

« Comment vivre en héros ? » : le titre du roman de Fabrice Humbert, paru chez Gallimard, en donne la trame. Elevé par son père, militant communiste, dans l’idée qu’il devait se comporter en héros, Tristan, encore adolescent, s’enfuit à la première occasion de montrer son courage. Son père, ancien résistant, le renie. Pendant dix années, il vivra (ou plutôt ne vivra pas du tout) sous cet humiliant souvenir. La pratique de la boxe l’ayant ‘virilisé’, il se trouve à nouveau devant le choix décisif : doit-il intervenir ou pas lorsqu’une jeune fille est agressée dans le métro. Son choix va décider de toute son existence. Trois choix, trois vies possibles. Il s’enfuit, il intervient et meurt, il intervient, sauve et épouse la jeune femme. « En avoir ou pas », comme disait Hemingway.

On croit tout savoir sur Montaigne, mais l’historienne Arlette Jouana, spécialiste de la noblesse, nous propose son « Montaigne », chez Gallimard, une nouvelle biographie du célèbre philosophe périgourdin. On découvre le seigneur gérant son domaine agricole, le gentilhomme au sens de l’honneur affuté, le magistrat apte à faire régner la justice, l’acteur politique important en ces temps troublés… et bien sur le merveilleux penseur dont notre époque aurait bien besoin. A lire en attendant le roman historique que je lui consacre, à paraitre à la prochaine rentrée littéraire.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

 

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