DANS LES TEMPS ANCIENS.
Le Tour des livres.
Mireille Calmel poursuit son cycle du « templier de l’ombre » avec « L’Or Maudit » (deuxième tome), édité chez XO. Nous somme en 1313, un an avant le bûcher du Grand Maître des Templiers. De retour du pays cathare, Guillaume de Nogaret a remis une partie de leur trésor à Philippe le bel après avoir fait emprisonner Margaux de Dente. Cette dernière est innocente ; sa sœur jumelle Cassiana a pris sa place auprès de Michel, l’époux de Margaux et a laissé cette dernière être condamné à sa place. Le terrible inquisiteur Geoffroy d’Ablés l’a destinée à périr par le feu. Il reste à Margaux douze jours avant son exécution, douze jours pour que ses amis prouvent son innocence. Cassiana et son complice, Othon d’Aure, ancien commandeur d’Albedun, poussent un à un les pièces de leur complot. De son côté, Guillaume de Nogaret retourne dans le Razès pour faire main basse sur le reste du trésor. Un roman historique très bien documenté et passionnant.
Chez le même éditeur, Gilbert Bordes revisite l’histoire de la bête du Gévaudan avec « La Malbête ». Son approche originale passe par les superstitions populaires et les légendes qui se fabriquent toutes seules. Au cours de l’été 1764, dans le Massif Central, un animal mystérieux dévore plus d’une centaine de victimes. Est-ce un loup, comme on le pense, ou un fauve dressé à tuer par une main humaine ? Mais pour les prêtres, il s’agit plutôt d’un démon échappé de l’enfer et venu punir les humains de leurs péchés. Roger Desqueyroux, colporteur de son état, parcoure la région où sévit la bête et prend la mesure du drame. Mais son jeune apprenti, Mathieu, est épargné par le fauve à chacune de leurs rencontres. Il n’en faut pas plus pour qu’il soit accusé de sorcellerie. Ce roman sous forme d’enquête est tout à fait remarquable. A la même époque, la « bête du sarladais » dévora une trentaine de personne ; c’était un loup enragé.
Jean d’Aillon continue le cycle du chevalier troubadour Guilhem d’Ussel avec « Bouvines 1214 », édité chez Robert Laffont. De retour d’Espagne, Guilhem d’Ussel aspire à un peu de temps libre auprès de son épouse, Egelina, ancienne meurtrière au service du prince Jean, roi d’Angleterre. Mais à Paris, un de ses proches est assassiné. Le troubadour entreprend une enquête qui le mènera jusqu’à Ingeburge, l’épouse de Philippe Auguste, enfermée depuis 17 ans par son mari pour sorcellerie. Ses recherches vont le mener jusqu’au champ de bataille de Bouvines, aux prémices de la guerre de Cent Ans.
C’est sous forme d’un conte, ou d’un roman initiatique, qu’Edouard Bureau nous conduit en 2150 avant l’ère chrétienne avec « Les dernières rêveries d’Akkad » publié au Cherche Midi. Chargé d’instruire le prince héritier de la couronne, Ur-Samhu lui apprend le bien et le mal, la justice, la passion, la mort en s’appuyant sur sa propre vie. Ne fut-il pas enfant des rivages de l’Euphrate, pêcheur de perles, soldat ? N’a-t-il pas connu l’amour et le deuil ?
Jean-Luc Aubarbier.
Essor Sarladais du 27 décembre 2024. Article suivant