L’Offrande Grecque.
Le Tour des Livres.
« Timeo danaos et dona ferentes », « je crains les Grecs, même quand ils font des cadeaux ». Cette phrase tirée de l’Enéide de Virgile donne son titre au dernier thriller posthume de Philip Kerr, « L’offrande grecque », édité chez Seuil. Bernie Gunther, ancien flic de la Gestapo, tente de faire oublier son passé sous un faux nom, à Munich en 1957. Embauché par d’anciens amis comme enquêteur pour une compagnie d’assurance, il est envoyé à Athènes où un navire a mystérieusement coulé. Mal lui en prend : les Allemands ont laissé un souvenir déplorable en Grèce. Le navire se révèle avoir été confisqué à un juif et son propriétaire, un ancien S.S. est retrouvé assassiné, une balle dans chaque œil. C’est la marque du sinistre Aloïs Brunner, un des criminels nazis les plus recherchés. En Allemagne, où nait la communauté économique européenne, on voudrait bien oublier, et pouvoir recycler les nazis librement. Aidé par Elli, la belle avocate, Bernie croit avoir révélé un trafic d’antiquités destiné à financer la politique anti-israélienne de Nasser, mais découvre la vérité. Après la déportation des Juifs de Salonique, leur or a été dérobé et caché par quelques dignitaires nazis. Mais Bernie est lui-même piégé : méfiez-vous des Allemands, même quand ils vous offrent un travail.
Chez Belfond, Harlan Coben nous propose un thriller rapide, à l’intrigue tendue comme un fil « Ne t’enfuis plus ». Simon, financier à Wall Street, découvre sa fille Paige, qui a quitté la maison depuis six mois, en train de mendier à Hyde Park. Il tente de la soustraire à l’influence néfaste du trafiquant de drogue Aaron, mais celui-ci est retrouvé assassiné. Simon et son épouse Ingrid se lancent sur la piste de Rocco, le fournisseur attitré d’Aaron. Peu à peu, ils vont découvrir les rouages d’une véritable secte qui réduit les individus en esclaves.
Chez le même éditeur, Robert Bryndza publie « Liquide inflammable ». En Angleterre, l’inspectrice Erika Foster découvre le cadavre d’un enfant dans une carrière inondée. Il s’agit de la petite Jessica Collins, disparue sept ans plus tôt. La policière, malgré les silences de la famille et la pression des médias, œuvre à faire régner la lumière sur cette affaire. Une énigme complexe se met peu à peu au jour, aux ramifications aussi noires qu’étonnantes et dangereuses. L’eau est un parfait tombeau et l’on ne devrait jamais déranger ceux qui y sont engloutis.
Au Cherche-Midi, Ray Celestin situe en 1947, dans l’immédiat après-guerre (une époque qui inspire énormément les auteurs), l’intrigue de son thriller « Mafioso ». A New-York, dans le quartier de Harlem, un mystérieux tueur exécute de sang-froid tous les occupants d’un hôtel. Un rite vaudou est évoqué. Thomas, le seul survivant, est arrêté. Son père, Michael, aidé par une détective privée, veut prouver son innocence. En parallèle, l’auteur nous fait suivre l’histoire de Gabriel qui tient, pour le compte de la mafia, une célèbre boite, le Copacabana, où se croisent les célébrités du moment. Une grosse somme d’argent disparait….
Jean-Luc Aubarbier.
Chronique littéraire du 24 janvier 2020. Article suivant
Rencontres littéraires à Balma, le 29 février 2020.