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by • 2 mars 2018 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 2 mars 20182046

ESSOR SARLADAIS du 2 mars 2018

 

 

LA SOIE DU SANGLIER, ROMAN PERIGOURDIN.

Le Tour des Livres.

 

Installée en Périgord Noir depuis quelques années, Emmanuelle Delacomptée nous propose un très beau roman, paru chez Jean-Claude Lattès, intitulé « La soie du sanglier ». Quitté par sa compagne, qui n’a pas supporté la vie à la campagne, Bernard, cinquantenaire débraillé et bourru, boit, fume et laisse passer la vie en regrettant celle qui n’est plus là. Lui n’a jamais pu quitter son Périgord natal. Même si son père, vieillard coléreux, le traite en gamin immature, même s’il ressemble à un vagabond, il n’aime que ses bois, ses terres et ses chiens. Et la chasse, aussi, qu’il maitrise, même s’il n’aime pas tuer, comme certains de ses voisins qui se moquent de lui. Un accident de chasse va le plonger dans le désarroi. L’amitié d’une vieille aristocrate de vingt-cinq ans son aînée, Marie, va lui apporter un peu de douceur. Elle non plus, la vie ne l’a pas gâtée. Pourquoi une veuve et un vieux garçon n’aurait pas droit à l’amour ? Un roman tendre, tout en sensibilité, et un hymne à la nature, à celle du Périgord en particulier. L’ambiance des parties de chasse, avec chiens, alcool, blagues lubriques et coups de feu virils, est merveilleusement rendue, tout comme la camaraderie de village et de bistrot. Un petit bijou à lire absolument.

Spécialiste de Montaigne et La Boétie (auteur de « Et qu’un seul soit l’ami » chez Gallimard et « Adieu Montaigne «  chez Fayard), Jean-Michel Delacomptée ( père d’Emmanuelle) nous propose, aux éditions Robert Laffont, un roman baroque, à mi-chemin entre l’histoire et la fiction : « Le Sacrifice des dames ». Alors que son pays, la Hongrie, est menacé par l’invasion ottomane, le comte Gabor semble plonger dans l’apathie. Même sa passion pour les échecs sombre devant les abus de boissons. Sa fille, elle-même joueuse hors paire, songe à le remplacer au plus vite pour contrer le péril turc. Sa mère, la comtesse Livia, nourrit une semblable ambition. Les deux femmes se haïssent et rivalisent ; vont-elles s’allier ou s’entredéchirer pour réaliser leur plan machiavélique ? Un roman qui transforme un jeu de dames en une impitoyable partie d’échecs.

C’est plutôt à une scène de théâtre, tout aussi cruelle, que ressemble le premier roman d’Ariane Monnier, paru chez Jean-Claude Lattès, « Le Presbytère ». Médecin, Balthazar Bérenger s’installe avec Sonia, sa jeune épouse, dans le presbytère désaffecté à l’écart d’un village. Il a des idées très arrêtées sur la manière d’éduquer ses enfants, loin des dangers de la société et du monde néfaste. Il veut développer leur sensibilité et leur imagination. Mais lui-même se comporte de manière étrange, violente, manipulatrice. Les enfants, pantins impuissants, vont surtout apprendre à se taire.

Etrange et poétique, ainsi pourrait on qualifier « Et mon luth constellé » le deuxième roman d’Ariane Schréder, paru chez Héloïse d’Ormesson. En apprenant la mort de son amie Iris, Louise, part se réfugier dans son village natal pyrénéen, au pied d’un château cathare. Tenir la boutique touristique de ses parents n’éloigne pas la mélancolie. Louise retrace l’histoire de leur amitié. Iris était venue dans ce même village, comédienne excentrique débarquée de Paris, elle avait fait revivre la petite librairie et transformé la vie paisible des villageois. Puis un jour, elle était repartie sans mot dire, détruisant la magie de l’enfance.

Spécialiste du thriller fantastique, l’Américain Glenn Cooper nous propose au Cherche-Midi « La Clé des Ombres ». A la suite d’une expérience scientifique malheureuse, la porte qui sépare notre monde de l’enfer s’est ouverte. Les pires criminels de tous les temps, échappés des ténèbres, déferlent sur Londres. Emily Loughty, scientifique, et John Camp, miliaire, pensent pouvoir résoudre le problème. Mais il faut, pour cela, descendre au fond des enfers.

 

Jean-Luc Aubarbier.

 

 

 

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